Avec la guerre en Ukraine, les cours du blé se sont envolés. Un phénomène qui se répercute jusque dans nos boulangeries. À Mâcon (Saône-et-Loire), plusieurs boulangers se résignent à augmenter les prix de leur pain. Une hausse que les clients semblent prêts à accepter.
"Si on augmente, on ne fera pas plus que cinq centimes." Pour Mickaël Scholl, boulanger à Mâcon (Saône-et-Loire), le ton est donné. Si augmentation du prix du pain il y a, ce sera uniquement pour compenser la hausse du coût des matières premières.
Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, les conséquences sur les artisans s'aggravent. Dès les premiers jours du conflit, le cours du blé s'est envolé.
"Le beurre aussi a pris énormément au kilo, comme l'huile", ajoute Mickaël Scholl. "C'est une inflation générale. Ça va devenir compliqué de maintenir les prix en magasin, même si on fera tout notre possible pour essayer de ne pas augmenter."
C'est déjà compliqué pour tout le monde. En ce moment, tout augmente, sauf les salaires. Notre but, ce n'est pas d'assassiner les gens.
Mickaël Scholl, boulanger
Pour autant, les clients ne semblent pas prêts à se priver de leur baguette. Amour du pain, volonté de soutenir les commerçants... Autant de raisons qui poussent les consommateurs à accepter une nouvelle hausse.
Chloé : "on n'imagine pas forcément ne pas aller chercher sa baguette le dimanche"
"Le pain c’est plutôt une habitude. Dans la famille, depuis que je suis petite, on n’imagine pas forcément ne pas aller chercher sa baguette le dimanche. C’est croquant, ça accompagne tout ce qu’on mange.
[L’augmentation], ça arrive un petit peu partout, donc on comprend que tout le monde doit s’en sortir à sa manière. C’est inévitable aujourd’hui, mais ça ne changera pas forcément mon habitude."
Christian : "je ne m'arrêterais jamais de manger de pain, même s'il était à 1€50"
"J’adore le bon pain, c’est des traditions d’antan. Dans les petites boulangeries, c’est plus sympa et ça fait marcher les petits commerces.
Je comprendrais qu’ils augmentent leurs tarifs, même si c’est de 10 centimes, on n’est plus à 10 centimes près. Moi je ne m’arrêterais jamais de manger de pain même s’il était à 1 euro 50, deux euros."
Philippe : "il faut qu'ils gagnent leur vie"
"Je comprends bien qu’il faille répercuter la hausse. Si la farine a augmenté, je comprends que le prix du pain augmente. Il faut qu’ils gagnent leur vie.
Après derrière, la question c’est si notre pouvoir d’achat va augmenter. Moi personnellement ça n’aurait pas d’impact sur ma consommation, c'est un achat plaisir. Mais je comprends que des ménages qui gagnent moins que moi arrêtent…"
Selon les chiffres de l'Insee, la baguette de pain était vendue, en moyenne, 90 centimes en 2021.