Dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 juin, des émeutiers ont incendié l'école maternelle Jean Zay de Mâcon (Saône-et-Loire). Pour leur permettre de terminer l'année scolaire, les élèves sont accueillis au centre de loisirs d'Hurigny.
Une semaine de violences qui a causé des millions d'euros de dégâts. Malgré l'accalmie constatée ces dernières nuits en Bourgogne, la région a été largement touchée par les émeutes provoquées par la mort de Nahel à Nanterre, mardi 27 juin. Comme à Dijon, Sens, Chalon-sur-Saône... et Mâcon.
Vendredi dernier, l'école maternelle Jean Zay, dans le nord de la ville, a en effet été prise pour cible par des émeutiers. Une voiture a été projetée contre le bâtiment puis incendiée, au même titre que les locaux. Les flammes ont ravagé une salle de classe et endommagé d'autres parties de l'école.
Résultat, les élèves ont dû être relocalisés en urgence. "Dès le matin, on a trouvé une solution en urgence pour pouvoir accueillir les 10 enfants qui étaient présents", explique Maxim Plat, adjoint au maire en charge de la sécurité et de la tranquillité publique. "Ils ont été accueillis dans la ludothèque de l'école à côté."
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Mais comme 100 écoliers sont scolarisés à l'école Jean Zay, des locaux plus grands sont nécessaires. "Sur le quartier, on n'avait pas ce lieu", révèle Rodolphe Michel, directeur du pôle affaires scolaires et enfance à la mairie de Mâcon. La solution se trouve en réalité sur la commune voisine d'Hurigny : un centre de loisirs qui, à l'approche des vacances, est prêt à accueillir des enfants.
Les élèves, eux, semblent conquis. En témoignent les rires qui résonnent dans le parc pendant la récréation. "Le parc juste à côté nous permet de les aérer et de leur faire prendre l'air", sourit Isabelle Robin-Guichon, enseignante de petite section. "Ces premiers jours, ça s'est plutôt bien passé."
"Les enfants et parents ne doivent pas pâtir des actions d'une petite minorité"
Le centre de loisirs accueille les classes depuis lundi 4 juillet. Pour la mairie, pas question que les émeutes empêchent les élèves de terminer l'année scolaire. "Les enfants et parents ne doivent pas pâtir des actions d'une petite minorité", défend Maxim Plat.
"L'Éducation nationale demandait qu'il y ait une continuité pédagogique, même si on est à une semaine des vacances", ajoute Rodolphe Michel. "Et du côté de la mairie, on a une mission de service public qui devait être maintenue."
Il a fallu mettre des transports en place mais c'était un lieu adapté, d'autant que c'est un lieu de nature.
Rodolphe Michel,directeur du pôle affaires scolaires et enfance à la mairie de Mâcon
Une solution qui sera pérennisée à la rentrée ? "Pour l'instant, la structure de l'école est encore examinée", précise Maxim Plat. "Les experts nous dirons si c'est une classe, deux classes ou toute l'école qui sont inutilisables à la rentrée. Une fois le bilan fait, sûrement en fin de semaine prochaine, on avisera."