Kevin Carvalho et Bastien Eloy s'entraînent d'arrache-pied pour vivre leur rêve olympique. Ces pensionnaires du pôle gym de Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, ont un potentiel prometteur pour se qualifier pour la compétition reine, et pourquoi pas y décrocher une médaille.
Kevin Carvalho veut rebondir après une période très compliquée. En septembre 2019, le Montcellien est en plein ascension. Il a décroché sa place en équipe de France et sa qualification pour les championnats du monde.
Mais à quelques jours de l'événement, Kevin se réceptionne mal en s'entraînant aux anneaux. Il subit une rupture des ligaments croisés du genou. Après une opération et de la rééducation, il pense enfin reprendre le chemin du gymnase en mars 2020 mais il est stoppé par le confinement.
Aujourd'hui, le jeune homme se bat pour retrouver ses sensations. "Les premiers mois, j'ai eu un peu de doute, un peu d'appréhension sur les réceptions. J'avais peur de me faire mal au sol au saut. Après, ça se dissipe petit à petit avec le temps. Aujourd'hui, ça va mieux, confie-t-il. J'étais un peu dégoûté parce qu'après autant de travail, c'était difficile à réaliser. Ensuite je me suis dit que c'était comme ça et qu'il y aurait peut-être d'autres opportunités dans le futur."
Depuis deux ans sur le circuit senior, Bastien Eloy a essuyé moins de tempête que son copain d'entraînement. Son défi à lui se situe dans sa marge de progression, notamment sur la barre fixe et les barres parallèles.
Le chemin est tout tracé. Enchaîner les compétitions, emmagasiner de l'expérience pour un beau jour faire sa place en équipe de France. Ce natif de Beaune a un agrès de prédilection : le sol.
"J'aime vraiment les sensations que ça procure. On monte très haut dans les airs. On fait plein d'acrobaties en l'air. C'est vachement prenant. J'ai beaucoup d'explosivité donc ça me permet d'être très bon sur cet agrès", explique Bastien Eloy.
Les Jeux olympiques dans la tête
La première qualité de Kevin, selon son entourage, c'est sa force mentale. Malgré les frustrations, les souffrances, impossible de lâcher son rêve tokyoïte.
Il ne reste plus qu'une seule place à prendre pour faire les Jeux olympiques de Tokyo en individuel dans le camp français. Ce gymnaste la veut et met les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu.
Bastien, lui, se projette sur l'olympiade suivante, à Paris en 2024. Pour ces deux sportifs, leur participation serait le graal, la consécration d'une vie dédiée à leur passion.
"J'ai commencé à trois ans en baby-gym, raconte Kevin. Ensuite j'ai commencé la vraie gym, donc les compétitions, à six ans. À onze ans, c'est là où j'ai intégré une structure de haut-niveau qui a pour but de regrouper tous les meilleurs gymnastes de France. C'est de là où j'ai fait mes premières qualifications en équipe de France."
"Pour moi c'est une histoire de famille, précise Bastien. Mon grand-père a fait de la gym. Donc je pense que j'ai voulu suivre la génération. J'ai commencé vers sept ans et demi dans un club à Meursault. Ça m'a passionné et puis j'étais dans une bonne ambiance. J'avais un bon entraîneur et de bons camarades. Donc j'ai tout de suite accroché."
"J'ai quitté ma famille à dix ans. Donc c'est plein de petits sacrifices qui permettent d'arriver au travail qu'on fait maintenant et atteindre la perfection", poursuit-il.
La recherche de la perfection et la course aux médailles ont un prix, celui du travail. Les deux athlètes font trente heures de gym par semaine, sous le regard de leur entraîneur. Ces deux champions travaillent des mouvements toujours plus techniques, mais aussi l'impression de facilité qu'ils doivent dégager.
"Il y a du potentiel, reconnaît Daniel Perraut, l'entraîneur du Pôle Gym Montceau. Après, il faut l'exprimer, aller jusqu'au bout parce que c'est un long chemin. On espère qu'il n'y aura pas de blessures. Et puis il y a de la concurrence. Une équipe de France, c'est cinq gymnastes. Ce sont les meilleurs qui partiront".