C’est une première en Bourgogne-Franche-Comté : des lits d'accueils médicalisés sont réservés aux SDF qui souffrent de pathologies graves. Jusqu’à présent, faute de domicile, ces patients abandonnaient souvent leur traitement, aggravant un peu plus leur situation.
Depuis le mois de novembre 2019, des personnes sans domicile fixe qui souffrent de maladies chroniques graves peuvent être accueillies dans un centre médico-social spécialisé, situé dans l’enceinte de l’hôpital Jean-Bouveri, à Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire. Ces bâtiments, qui étaient inoccupés, sont désormais loués à l’association Le Pont qui aide les personnes en difficulté.
Le centre peut accueillir jusqu’à une vingtaine de sans abri, dont l’état de santé ne justifie pas ou plus l’hospitalisation, mais nécessite une prise en charge sanitaire et sociale.
''On peut accueillir des personnes qui sont en soins palliatifs, des personnes qui sont en fin de vie, des personnes avec des dialyses péritonéales, etc. Ce sont des soins qui sont assez lourds'', explique Violaine Desloges, directrice des Lits d’Accueil Médicalisés de Montceau-les-Mines. La particularité de ce centre, ajoute-t-elle, ''c’est qu’il permet une prise en charge globale du patient : on fait attention tant au médical qu’au social. Par exemple, s’il a besoin d’un logement ou d’un placement dans une structure, on travaille avec lui. ''
Reportage d'Alexandre Baudran, Anthony Borlot et Cécilia NGoc
Au total 23 salariés (aides-soignants, infirmières, médecins) accueillent quotidiennement des SDF de Bourgogne-Franche-Comté et leur apportent des soins médicaux, leur dispensent une éducation à la santé et les aident à construire un projet de vie.
L’ouverture de ce centre médico-social spécialisé permet aussi de réaliser des économies.
''Sans cette structure, ces patients seraient accueillis dans des centres de soins ou de rééducation, des services qui coûtent plus cher à la collectivité que les lits médicalisés, ou sinon ils seraient dans des structures qui ne sont pas adaptées à leurs pathologies'', explique Gilles Vulin, directeur général de l'association Le Pont.
Le coût de fonctionnement de ce centre s’élève à 1,4 million d'euros par an. Un montant qui est financé par l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté.