Un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende ont été requis devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence contre le capitaine de vaisseau Éric Delepoulle. Il a été rejugé pour harcèlement moral sur Sébastien Wanké, qui s’est suicidé. Le délibéré est fixé au lundi 23 mai 2016.
Sébastien Wanké, qui était originaire de Buxy, en Saône-et-Loire, était le maître d'hôtel d'Eric Delepoulle sur la frégate légère furtive La Fayette.
Le jeune homme, âgé de 32 ans, avait été découvert, le 15 juin 2010, pendu dans un local à l'avant du bateau au retour d'une mission de trois mois contre la piraterie dans l'océan Indien.
Éric Delepoulle, qui était commandant à l’époque des faits, conteste toute responsabilité dans le suicide de Sébastien Wancké.
Ce membre de l'état-major des armées comparaît vêtu de son uniforme. "J'aurais dû revenir avec l'ensemble des marins qui m'étaient confiés mais je n'ai pas abusé de ma fonction de commandant et je n'ai pas harcelé Sébastien Wancké", a déclaré l'officier à l'ouverture de son procès en appel lundi 18 avril 2016.
"L'exigence d'une hôtellerie de luxe à bord"
Ce n’est pas l’avis de l'avocate générale Isabelle Pouey. Elle s'est appuyée sur les nombreux témoignages recueillis auprès d'une moitié des 150 membres de l'équipage. "Eric Delepoulle avait cette exigence d'une hôtellerie de luxe à bord." "Cela a peu à peu miné Sébastien Wancké qui était aux premières loges, le plus exposé aux exigences du commandant", a déclaré l'avocate générale.Sébastien Wancké n'aurait pas supporté la pression continue du commandant. Le maître d'hôtel était astreint à de très grandes amplitudes de travail : refaire le plancher de sa cabine, faire briller des cuivres aussitôt ternis, laver les verres trois fois de suite, imposer en mer des nappes blanches impeccables ou modifier les plans de table à la dernière minute. La frégate avait été baptisée "bateau de l'enfer" par un capitaine d'armes.
Le délibéré est fixé au lundi 23 mai 2016.
