Six ans après le suicide de Sébastien Wanké sur la frégate La Fayette, le commandant du bâteau Eric Delepoulle comparait devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence à partir de 14h ce lundi 18 avril 2016 pour "harcèlement moral". Il encourt jusqu'à deux ans de prison.
Plusieurs fois repoussé, le procès en appel du capitaine de vaisseau Eric Delepoulle s'ouvre donc à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du- Rhône.
Le commandant, décrit comme "inflexible", est accusé d'avoir fait vivre un véritable enfer à son équipage ... conduisant au suicide du sous-officier marinier Sébastien Wanké, le 15 juin 2010.
Originaire de Buxy, en Saône-et-Loire, Sébastien Wanké, était le maître d'hôtel d'Eric Delepoulle, lequel lui aurait imposé des journées de travail au rythme infernal, dès 5h30 du matin et parfois jusqu'à 23h30.
Le militaire âgé de 32 ans subissait des brimades répétées, selon l'enquête du parquet militaire du tribunal de Marseille; il était devenu "l'esclave domestique du commandant, son souffre-douleur", estime l'avocat de la famille de Sébastien Wanké, maître Jean-Jacques Rinck.
L'enquête de la gendarmerie maritime avait rendu un rapport accablant, évoquant "harcèlement moral, dégradation des conditions de travail portant atteinte aux droits, à la dignité et à la santé ou l'avenir d'autrui".
En première instance, Eric Delepoulle avait été condamné à 1 an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.
Son avocat, maître Francis Szpiner, demande la levée du secret défense, ce qui permettrait selon lui de disculper son client.
Le rappel des faits de Michel Gillot (montage : Chantal Gavignet) avec les interviewes de :
- Martine Wanké, maman de Sébastien (19 novembre 2013)
- Pierre-André Watchi Fournier, ancien avocat d'Eric Delepoulle (19 novembre 2013)