Le groupe nucléaire en difficulté avait reporté la publication de ses comptes de 24 heures. Les résultats ont été rendus publics vendredi 26 février 2016. L'action du titre du groupe nucléaire Areva chutait de près de 9% vendredi matin à la Bourse de Paris.
Une perte nette de 2 milliards d'euros
Areva a accusé une perte nette de 2 milliards d'euros en 2015. C’est son cinquième exercice consécutif dans le rouge en raison de provisions supplémentaires liées au chantier de l'EPR en Finlande (OL3) et de dépréciations dans un contexte de marché dégradé.Même si elle est réduite par rapport à 2014 (-4,8 milliards d'euros), la perte nette est plus importante que celle anticipée par le consensus d'analystes interrogés par Bloomberg.
Le groupe nucléaire accuse une baisse de 10,6% de son carnet de commandes, à 29 milliards d'euros.
Le chiffre d'affaires (qui ne comprend plus l'activité Areva NP) a en revanche progressé de 6,2% à 4,2 milliards d'euros, tout comme les indicateurs de performance opérationnelle.
L'action du titre du groupe nucléaire Areva chutait de près de 9% vendredi matin à la Bourse de Paris, après que sa cotation a été suspendue, plombée par une publication de ses résultats annuels décevante. A 10H22 (09H22 GMT), la valeur perdait 8,96% à 3,35 euros, dans un marché en forte hausse de 2,05%.
Où en est le plan de sauvetage d’Areva ?
Le groupe nucléaire en difficulté a indiqué que des "progrès significatifs" avaient été réalisés dans les discussions destinées à régler son contentieux avec le groupe finlandais TVO concernant la construction d'un réacteur EPR en Finlande (OL3). Si cet accord avec TVO se concrétise, cela pourrait débloquer la situation pour Areva, et permettre au groupe nucléaire de sortir des difficultés.Le plan de sauvetage passe par une recapitalisation massive de 5 milliards d'euros et la cession d'Areva NP (filiale de construction et services aux réacteurs) à l'électricien français EDF.
Mais EDF refuse d'assumer les risques financiers liés au projet OL3, qui cumule surcoûts et retards et qui fait l'objet d'une procédure d'arbitrage international entre Areva et son client TVO.
Au terme de sa restructuration, qui prévoit aussi la suppression de 6 000 emplois dans le monde, le nouvel Areva se recentrera sur le seul cycle du combustible nucléaire (extraction, transformation et recyclage de l'uranium) et verra sa taille divisée par deux. Son plan d'affaires sera présenté "au printemps", a indiqué le groupe.
La restructuration du groupe aura des impacts sur l’emploi des établissements d’Areva NP en Saône-et-Loire (Saint-Marcel, Chalon Services et Creusot Forge).