Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, a promis que le choix des modalités du rapprochement entre le groupe nucléaire Areva, qui est en grande difficulté financière, et l'énergéticien EDF, sera fait "assez vite".
En Bourgogne, le secteur du nucléaire représente plus de 10 000 emplois. A lui seul, le géant Areva possède plusieurs sites en Saône-et-Loire : Areva Saint-Marcel, Areva Chalon-sur-Saône et Areva Creusot Forge.
Le groupe Areva affiche un chiffre d'affaires de 8,34 milliards d'euros pour 2014, soit une baisse de 8%.
Ces résultats en baisse sont dus à une diminution des ventes "dans une conjoncture de marché dégradée pour le secteur nucléaire", indique la direction.
Plus c'est rapide, mieux c'est ?
"Un certain nombre d'hypothèses sont aujourd'hui sur la table", a dit la ministre, qui était l’invitée de l'émission télévisée C Politique sur France 5, dimanche 19 avril 2015."Pour l'instant, je suis en train de consulter les entreprises concernées, je leur fais confiance aussi pour identifier les stratégies industrielles, les stratégies financières et les stratégies d'offensive à l'export", a-t-elle dit.
"Cela va se faire assez vite", a-t-elle estimé, sans préciser davantage le calendrier. "Plus c'est rapide, mieux c'est, plus on peut restructurer intelligemment", a-t-elle ajouté.
Pourquoi faut-il rapprocher Areva et EDF ?
"Ce qui est clair, c'est qu'il faut un rapprochement, je le dis d'ailleurs depuis le début depuis que j'ai pris mes fonctions", a aussi déclaré Ségolène Royal."C'est évident : on a à la fois des champions dans l'énergie en France, on a maintenant ce mix énergétique (...) puisque EDF investit aussi dans les énergies renouvelables", a développé la ministre.
"Mon objectif en tant que ministre chargée de l'Energie, c'est qu'on soit les meilleurs dans toutes les formes de production d'énergie et donc il faut un rapprochement entre EDF et Areva", a-t-elle martelé.
Au début du mois le ministre de l'Economie Emmanuel Macron avait annoncé que des "propositions concrètes" seraient formulées "dans les toutes prochaines semaines" par les deux groupes publics.
Quelles sont les hypothèses envisagées par Areva ?
Areva a annoncé aux syndicats envisager deux hypothèses :- soit une cession totale à EDF de sa division Areva NP (pour "Nuclear power", ex-Framatome)
- soit un regroupement des équipes d'ingénierie des réacteurs avec celles d'EDF, dans une coentreprise contrôlée par l'électricien.
Areva NP regroupe toutes les activités concernant l'ingénierie des réacteurs nucléaires, leur construction, la fabrication de leurs composants, ainsi que les activités de maintenance et de contrôle, soit avec ses filiales environ 20 000 salariés dans le monde, c'est-à-dire près de la moitié des effectifs d'Areva. Le groupe compte au total 45 000 salariés.