"Plus qu'une passion, c'est une vie" : malgré la crise, les jeunes se tournent toujours vers l'agriculture

La colère des agriculteurs et la crise ne découragent pas les jeunes à choisir les métiers en lien avec l'agriculture. En deux ans, les effectifs des établissements agricoles de Bourgogne-Franche-Comté ont augmenté de 2,74 %. Et, au lycée agricole de Fontaines (Saône-et-Loire), la majorité veut continuer ce métier passion.

"Mes parents travaillent dans les métiers agricoles. Mon père m'a tout appris. C'est plus qu'une passion, c'est une vie," explique Flavien. Ce jeune homme de 20 ans est en deuxième année de BTS ACSE, ou analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole, au lycée des Fontaines (Saône-et-Loire).

La crise traversée par les agriculteurs ne lui fait pas perdre le cap : il veut être agriculteur. "Je ne me vois pas travailler ailleurs." Cette volonté est partagée par de plus en plus de jeunes.

Selon les chiffres du ministère de l'Agriculture, 154 000 étudiants ont rejoint des établissements agricoles lors de la rentrée 2022-2023. La variation des effectifs agricoles diffère entre région. En Bourgogne-Franche-Comté, par exemple, ils ont augmenté de 2,74 % en deux ans.

Une raison principale anime, pour les jeunes, la volonté de choisir ces métiers : la passion. "Quand je ne suis pas à la ferme, je suis malheureux. J'aurais pu vouloir devenir médecin ou ingénieur, des métiers qui gagnent plus, mais l'agriculture, il n'y a que ça qui me plaît," estime Clément.

Une voie qui se diversifie de plus en plus

Pour autant, des distinctions commencent à se faire sentir entre les jeunes des lycées agricoles d'aujourd'hui, et leurs aînés. Historiquement, les établissements agricoles étaient majoritairement peuplés d'enfants d'agriculteurs : En 1990, ils étaient 45 %. En 2023, au lycée agricole de Fontaines, ils ne sont plus que 30%.

Nationalement, ce chiffre est même encore plus bas, et descend à 10 %. Actuellement, les enfants de salariés et d'ouvriers sont majoritaires dans les filières agricoles. Cette transformation pourrait venir des difficultés rencontrées par ces parents ou grands-parents.

"Quand j'étais petit, je voulais être agriculteur. Puis, j'ai observé mes parents, mes cousins ou mes grands-parents, qui sont tous agriculteurs. J'ai vu à quel point c'était compliqué, à quel point il faut être dévoué à son métier. Je ne me sentais pas d'avoir une telle rigueur," explique Axel, qui veut désormais devenir naturaliste.

Les jeunes qui se destinent aux métiers d'agriculteurs sont aussi conscients des réalités de ces travaux. "Ce n'est pas un métier simple. Il y a beaucoup d'heures, et, lorsqu'on ne se sent pas aidé, ou compris, c'est encore plus difficile," ajoute Chloé.

Tous soutiennent la mobilisation agricole

Il y a une chose sur laquelle ces étudiants bourguignons se rejoignent : ils sont pour la mobilisation agricole en cours en France. "Ce que font les agriculteurs, c'est normal. S'ils ne font pas maintenant, ils ne le feront jamais. À un moment donné, il faut changer les choses, sinon il n'y aura plus de jeunes qui s'installent," estime Camille.

"Je trouve cela vraiment bien car nous voyons qu'on est tous solidaires. Des agriculteurs souffrent plus que d'autres mais tout le monde va aux manifestations. Nous sommes unis, il y a un beau mouvement de masse qui s'est mis en place," ajoute Paul, un de ses camarades dans cette promotion de BTS ACSE.

Certains ont même été de la mobilisation qui a eu lieu à Pouilly-sur-Auxois (Côte-d'Or). En attendant, tous demandent des mesures pour pouvoir continuer à exercer ce métier qui les passionne tant.

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