Quel rôle joue la Communauté urbaine de Creusot-Montceau en Saône-et-Loire ?

La Communauté urbaine de Creusot-Montceau (CUCM) regroupe 34 communes et 95 000 habitants. Malgré plusieurs crises industrielles, ce territoire reste un trait d’union entre l’ouest de la Saône-et-Loire et les zones plus attractives de l’est.
 

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Quel est le poids de la Communauté urbaine de Creusot-Montceau ?

Quand on pense à la Communauté urbaine de Creusot-Montceau, des noms viennent tout de suite à l’esprit : Alstom, Framatome, Industeel, Safran, Michelin, Arcelor Mittal, General Electric, MHPS Cranes France (qui fabrique des grues et divers matériels de levage et de manutention)...

La CUCM s'organise autour de deux villes : Le Creusot au nord et Montceau-les-Mines au sud. Cet ensemble constitue un pôle industriel né d’un savoir-faire exploité depuis la Révolution industrielle.
Le développement économique de ce territoire a longtemps reposé sur trois activités industrielles (les mines, la métallurgie et le textile) et sur une industrie de main-d’œuvre.
Jusqu’au milieu des années 1970, les trois-quarts des emplois industriels étaient concentrés dans ces secteurs. A l’époque, la Communauté urbaine de Creusot-Montceau jouait un rôle central dans l’ouest de la Saône-et-Loire. "Elle était alors le point de convergence d’un ensemble de territoires, Gueugnon, Autun, Digoin, Bourbon-Lancy, fédérés autour d’une même tradition industrielle", rappellent Benoît Leseur et Hélène Ville dans une étude de l’Insee publiée jeudi 19 décembre 2019.

Mais depuis, les mines de charbon ont fermé et le textile a quasiment disparu. Quant à la métallurgie, fortement mécanisée, elle a gardé une place importante, mais elle ne regroupe plus aujourd’hui que 3 000 emplois contre plus de 10 000 en 1975.

"Pour autant, le soutien des politiques publiques aux activités industrielles renforce certaines d’entre elles, notamment la filière transport. Il s’appuie en particulier sur la création du Mecateamcluster à Montceau-les-Mines et les projets liés au programme Territoires d’industrie". L’emploi tertiaire s’est aussi fortement développé, mais tout cela ne compense pas la totalité des pertes de l’industrie.
 

 

Une industrie toujours structurante, mais qui peine à recruter

L’industrie représente désormais 21 % de l’emploi et reste tout de même un secteur important de l’économie.
" Ainsi, 28 % des actifs résidant hors de la CUCM et venant y travailler occupent un poste dans l’industrie. C’est même 34 % dans l’aire urbaine du Creusot, qui attire notamment des cadres habitant à Chalon-sur-Saône."

Mais les grands établissements industriels de la CUCM n’attirent pas autant que ceux d’autres intercommunalités comparables et leur rayonnement est moindre que celui de Peugeot à Montbéliard, par exemple.
"Aussi, la CUCM peine à recruter des ouvriers qualifiés et de nombreux métiers sont en tension dans ce secteur, bien qu’elle dispose d’un pôle d’enseignement supérieur qui forme notamment aux métiers de l’industrie", ajoutent les auteurs de l’étude.

 
 

Un territoire situé loin des métropoles et "peu lié à l’extérieur"

Aujourd’hui, "la CUCM conserve un rôle central pour les territoires industriels en déclin démographique de l’Ouest de la Saône-et-Loire (Digoin, Gueugnon, Autun), mais elle a peu de relations avec la partie Est plus dynamique située sur l’axe Mâcon-Chalon-Dijon. L’éloignement géographique des grandes villes, et en particulier des métropoles, impacte la CUCM qui ne peut profiter de leur attractivité et de leur effet d’entraînement."

Et si la Communauté urbaine de Creusot-Montceau entretient tout de même des liens avec Chalon-sur-Saône, cœur du pôle d’emplois important le plus proche, ces liens restent limités.

Conséquence : "même si les navettes domicile-travail se sont développées depuis et vers la CUCM en 25 ans, elles restent limitées comparées à d’autres intercommunalités similaires comme le Pays de Belfort Montbéliard.
5 700 actifs font quotidiennement le trajet vers la CUCM pour aller travailler, et presque autant font le trajet inverse. Dans les intercommunalités de comparaison, ils sont deux à trois fois plus nombreux.
 


La CUCM dispose pourtant d’une gare TGV qui la place à 1 h 20 de Paris et à 40 minutes de Lyon. Malgré ces liaisons, elle attire peu d’actifs qui viennent s’installer sur le territoire pour travailler plus loin. Les trajets se font principalement vers Chalon-sur-Saône ; seulement 300 personnes vont travailler en Île-de-France et moins de 200 vont à Lyon. 

Parallèlement, ceux qui viennent de l’extérieur pour travailler dans la CUCM sont principalement des actifs résidant en Saône-et-Loire (88 %). La plupart habitent à proximité, à Chalon-sur-Saône ou dans les intercommunalités de Gueugnon, Charolles et Autun ; 45 % des navetteurs vivent dans ces trois dernières, également très industrielles et en perte d’emplois.»


 
 

Les jeunes quittent la CUCM et la population vieillit

Les crises industrielles successives qui ont frappé la Communauté urbaine de Creusot-Montceau ont entraîné de nombreux départs de jeunes et d’actifs.
Comme la CUCM n’est plus un pôle d’emplois attractif, "depuis 1975, il part de la CUCM davantage de personnes qu’il n’en arrive, ce qui entraîne un déficit migratoire important. La CUCM est pourtant située près de l’arc urbain Mâcon-Chalon-Dijon où la dynamique démographique est favorable, mais elle en bénéficie très peu : seules quelques communes entre Le Creusot et Chalon-sur-Saône gagnent des habitants grâce aux migrations résidentielles entre 2010 et 2015.

À ce déficit migratoire s’ajoute depuis 1990 un déficit naturel. La population est relativement âgée et les décès y sont donc plus nombreux que les naissances. La CUCM a perdu près de 23 000 habitants depuis 1975, soit 20 % de sa population. Ces cinq dernières années, les aires urbaines du Creusot et de Montceau-les-Mines ont perdu respectivement 940 et 1 150 habitants."

Conséquence : la CUCM offre un ensemble varié d’équipements et de services. Mais, "la population et les services à la population diminuant, les autres équipements présents sur le territoire risquent, à terme, d’être surdimensionnés ou trop nombreux".
 

 

Une population socialement fragile

La population de la CUCM est socialement plutôt fragile. Le revenu médian (définitions) y est peu élevé. La pauvreté monétaire concerne 14,5 % de la population et atteint 20 % dans les communes du Creusot et de Montceau-les-Mines.

Les pertes d’emploi ont pour conséquence un fort taux de chômage, dans un territoire où près de 40 % des habitants n’ont aucun diplôme. Cette absence de diplôme très pénalisante touche les actifs et les jeunes qui sont restés sur le territoire. Ces derniers constituent une population particulièrement exposée. En effet, dans la CUCM, 28 % des 18-24 ans sont ni en emploi ni en formation. C’est plus qu’au niveau régional ou national.
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La CUCM compte 30 % de retraités parmi ses habitants contre seulement 22 % dans le territoire de comparaison. Les actifs en emploi représentent ainsi une part moins importante de la population. Parmi eux, 27 % sont ouvriers et 10 % sont cadres.



 
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