Rats, souris, mulots... C'est la saison, les rongeurs sont de retour dans nos maisons : comment s'en débarrasser ?

Comme chaque année lorsque le temps se rafraîchit, vous avez peut-être constaté des traces de présence de rongeurs chez vous. Voici quelques conseils pour éviter qu'ils ne s'installent et ne prolifèrent.

“J’en avais piégé plusieurs l’année dernière, et là, ça recommence. Je les entends gratter”, soupire un habitant de Brognon (Côte-d’Or), qui vit dans une ferme rénovée. “Eux”, ce sont les rongeurs. Souris, rats, mulots, lérots… Avec le retour du froid et de l’humidité, ils commencent à chercher refuge dans nos habitations.

Avec parfois des conséquences fâcheuses : “Nous avions pourtant rangé les céréales dans une boîte en plastique fermée… On a retrouvé une souris dedans, vivante ! Elle avait grignoté le plastique pour rentrer.”

Heureusement, il existe des solutions pour éviter de partager sa maison avec une colonie de rongeurs. 

La première chose à faire : anticiper !

D'abord, il faut limiter au maximum les sources de nourriture qui pourraient attirer les rongeurs. Dans votre garde-manger, pensez à mettre tous les aliments dans des boîtes fermées en verre, en aluminium... On l'a dit : le plastique n'est pas infaillible, il peut être rongé au même titre que les emballages en carton. 

Si vous disposez d'un extérieur, redoublez de vigilance. "Si vous avez des poules et un compost, c'est le combo gagnant pour attirer des rongeurs", explique Corine Armangau, responsable technique et commerciale chez Farago, une entreprise de lutte contre les nuisibles basée à Mâcon. "Ils aiment creuser des galeries dans le compost, et se nourrissent des grains que l'on donne aux poules." Vous pouvez notamment ranger le grain à poules dans des caisses hermétiques.

Pensez aussi au stockage de vos poubelles : les rats sont friands de vos déchets alimentaires. Mais aussi aux aliments de vos autres animaux de compagnie : les rongeurs apprécient particulièrement les croquettes pour chiens et chats.

Savoir repérer les traces 

S'il est déjà trop tard, plusieurs signes ne trompent pas : excréments, bruits.. Mais comment savoir quel animal a élu domicile chez vous ? 

"Si ce sont des crottes de la forme et de la taille d'un grain de riz, ce sont plutôt des souris ou des mulots", explique Olivier Maupin, cogérant d'Impact Confort, société basée à La Clayette en Saône-et-Loire. "Si les crottes font 3 à 4 fois la taille d'un grain de riz, alors on est plutôt sur du surmulot, donc du rat."

En revanche, si vous découvrez de plus gros excréments, de la taille de ceux d'un chat, et en forme de spirale, "c'est typique des fouines", note Corine Armangau. De même, on peut les distinguer à leurs bruits. "Si vous entendez gratter, c'est du rongeur ; les fouines font des bruits plus sourds, plus lourds, elles courent et sautent. Elles ont aussi une urine à l'odeur très tenace." Il faut savoir que les fouines, carnivores, élisent souvent domicile là où elles trouvent des proies. Si vous avez des rongeurs chez vous, ils risquent donc d'attirer les fouines.

Solution la plus radicale : la mort-aux-rats

Si vous êtes décidé à anéantir l'envahisseur, vous pouvez avoir recours à des produits chimiques raticides, communément appelés "mort-aux-rats". On en trouve dans le commerce, dans les magasins de bricolage ou de jardinerie, sous forme de croquettes, de céréales, de pâtes sèches. Mais attention : ces denrées peuvent aussi être consommées par d'autres animaux (chiens, chats, oiseaux, hérissons...) et ne doivent pas être manipulées par les enfants. Il faut donc être vigilant quant à l'endroit où vous les placez.

Pour écarter le doute, il existe des boîtes sécurisées, fermées à clé, dans lesquelles seules les petits rongeurs peuvent pénétrer et dans lesquelles on place les appâts. Une boîte coûte une dizaine d'euros ; un sachet de croquettes raticides environ un euro.

En cas de vaste invasion, vous pouvez aussi faire appel à des professionnels. Chez Olivier Maupin, en Saône-et-Loire, l'intervention est facturée 350 à 385 euros. "On effectue un premier passage pour poser les produits raticides, et un second passage pour relever les pièges 7 à 15 jours plus tard. Lorsque les rats consomment le produit, ils meurent 48 heures plus tard."

La méthode ancestrale : les pièges mécaniques

Si vous voulez éviter le poison, vous pouvez utiliser des méthodes simples avec des appâts : tapettes, souricières... En prenant toutefois des précautions. "Il faut vraiment placer les pièges à des endroits propices, que vous aurez repérés avant", insiste Corine Armangau. "Et ne les touchez pas, ne les bougez pas tout le temps. Sinon, votre odeur humaine sera imprégnée dessus."

Les rongeurs sont des animaux très méfiants et très intelligents, qui trouveront toutes les parades pour éviter le danger.

Corine Armangau

Farago

Ces pièges mécaniques sont peu coûteux : compter entre 1 et 3 euros pour une tapette, et entre 6 et 10 euros pour une souricière. L'avantage de cette dernière : les rongeurs sont capturés vivants, vous pouvez donc aller les relâcher plus loin si vous ne souhaitez pas les tuer.

La méthode douce : les répulsifs et remèdes de grand-mère 

Sur internet, on trouve de nombreuses solutions dites naturelles pour faire fuir les rongeurs. Parmi ces suggestions : les huiles essentielles de clou de girofle, d'eucalyptus, de sauge, de laurier ou de menthe poivrée. Attention toutefois : les animaux domestiques peuvent être intoxiqués par ces huiles. Vous pouvez aussi disposer ces plantes broyées, sur les chemins de passage des rats. 

D'autres méthodes conseillées : des machines à ultrasons, indolores mais désagréables pour les rongeurs ; l'application de vinaigre blanc sur les lieux que les rongeurs fréquentent ; du bicarbonate de soude, ou encore, plus original... de l'urine de renard ou des crottes de serpent. En sentant l'odeur de ces prédateurs naturels, les rongeurs préféreront fuir. (Bonne chance néanmoins pour vous procurer ces produits !)

Enfin, n'oubliez pas nos amis les chats ! Ces redoutables prédateurs ont, de tout temps, aidé les hommes à chasser les rongeurs.