Bourgogne : 30 ans après Tchernobyl la pollution radioactive est toujours présente

30 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, des sols du continent européen sont toujours "contaminés" au Cesium 137. C’est ce qui ressort d’une étude de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO).

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Combien de césium-137 reste-t-il dans l’environnement ?


L’ACRO est une association agréée de protection de l’environnement, qui a été créée après l’accident nucléaire de Tchernobyl en réaction à une carence en information. Cette association loi 1901 est dotée d’un laboratoire de mesure de la radioactivité dans l’environnement. Elle a décidé de réaliser une cartographie à l’échelle de la France et de l’Europe, 30 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.



L’objectif était de tenter de répondre à plusieurs questions dont celles-ci :
  • Combien de césium-137 reste-t-il encore dans notre environnement ?
  • Quelles denrées alimentaires sont encore contaminées?
L’ACRO a fait appel à une centaine de préleveurs volontaires dans le cadre d’une opération baptisée "Tchernobyl, 30 ans après ?" Cette opération s’est déroulée entre août 2014 et février 2016. Outre des particuliers, trois associations se sont associées à cette campagne : les Enfants de Tchernobyl, l’Observatoire mycologique et Greenpeace Allemagne.
Un grand nombre d’échantillons (364) répartis dans toute l’Europe (13 pays) ont été recueillis.

Tchernobyl, 30 ans après ? Bilan de la cartographie citoyenne réalisée par l'ACRO





Pourquoi les champignons sont-ils observés de près ?

"La contamination des sols est très hétérogène mais l'ensemble des échantillons de sol analysés en France (103) comme en Europe (17) présente une contamination", précise l'ACRO dans son étude publiée mercredi 20 avril 2016.

Les lichens ont aussi été observés de près, car ce sont de très bons indicateurs atmosphériques : ils captent, absorbent et accumulent les polluants de l’air.
C’est ainsi que des lichens prélevés à Suin, en Saône-et-Loire le 26 mars 2016 présentaient une concentration en Cs-137 (Lasallia pustulata : 108 ± 9 Bq/kg sec / Flavoparmelia caperata : 65 ± 9Bq/kg sec / Parmelia sulcata : Parmelia sucata : 100 ± 6 Bq/kg sec).

Les champignons sont aussi concernés. "Nous avons pu constater les propriétés déjà connues d’accumulation du césium du sol par les champignons : 80% des échantillons de champignons analysés sont contaminés par le césium-137, indique l’étude qui mentionne notamment des cèpes de Bordeaux (Boletus edulis) prélevés à Mazille en Saône-et-Loire (57 Bq/kg sec de Cs-137 dans le champignon et 69 Bq/kg sec de Cs-137 dans le substrat).

"Trois grandes familles semblent accumuler le césium-137 de manière assez importante, il s’agit des cèpes et bolets, des pieds de mouton et des girolles et chanterelles. A l’inverse, les trompettes de la mort semblent moins propices à concentrer cet élément radioactif", précise l’ACRO.



Pourquoi le gibier est-il contaminé par le césium-137 ?

L’association note que les fruits et les légumes semblent épargnés par la contamination par le césium-137. Seules des châtaignes prélevées dans le Gard présentaient un marquage par ce radioélément. Les produits de ruches, les produits laitiers (fromage de vache et de chèvre) et les plantes aromatiques analysées ne révèlent pas la présence de césium-137.
"Ce n’est pas le cas du gibier, par leur alimentation et leur milieu de vie, ils ingèrent quotidiennement du césium-137."

Au final, "30 ans après, le césium-137 est encore bien présent dans tous les sols du continent rendant son transfert possible vers une partie de la chaine alimentaire. En France, après de véritables campagnes de désinformation juste après l’accident en 1986, les contaminations pourtant avérées n’ont jamais fait l’objet d’une véritable information par les pouvoirs publics, de même, aucune précaution ne fut préconisée", dit encore l’ACRO.
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