Avec la sécheresse, les cours de la paille s’envolent depuis le début de l'année. Un problème récurrent pour les éleveurs, qui l’utilise en litière dans les étables. Mais une alternative existe : les copeaux de bois. Exemple en Saône-et-Loire.
Depuis quelques jours, avec l'arrivée du printemps, les éleveurs bovins ont pu remettre au pré leurs bêtes. En Saône-et-Loire, c'est un moment de soulagement pour les éleveurs bovins à l'image de Thierry Lacroix, installé à Neuvy-Grandchamp.
Conséquence de la sécheresse dans plusieurs régions, certains éleveurs n'ont plus de fourrage ni de paille pour nourrir leurs bètes ou confectionner leur litière. Certains puisent déjà dans leurs réserves.
Depuis plusieurs années, Thierry Lacroix expérimente donc l'utilisation du bois en plaquettes pour confectionner les litières de ses vaches Charolaises et remplacer en partie la paille. "C'est de la plaquette de bois broyé, du bois de verne (aulne)", précise l'éleveur.
Une solution économique
Une solution bien moins coûteuse car aujourd'hui il faut compter en moyenne 40 euros la tonne pour le bois contre 70 euros au minimum pour la paille. Cette alternative présente un avantage financier et même plus selon l'éleveur. "On obtient les mêmes résultats qu'avec la paille. Il y a même un autre avantage. L'été, la litière est beaucoup plus fraîche donc on a beaucoup moins de mouches pendant l'engraissement. C'est mieux pour le confort des animaux qui bougent moins et sont plus tranquilles."
L'utilisation de bois en plaquettes permet d'améliorer la trésorerie de l’exploitation et de renforcer l'autonomie de l'entreprise agricole en réduisant les dépendances à la paille.
De la paille à 140 euros la tonne
Gérer son stock de paille pour passer l'hiver est devenu un véritable casse-tête pour les éleveurs. En fin de saison, début mars, le prix de la tonne s'est même envolé jusqu'à 140 euros. "Dès qu'on a eu des périodes de sécheresse, on a eu des problèmes de stock pour alimenter les animaux l'hiver" témoigne Jean-Philippe Nivost, agriculteur à Saint-Firmin (Saône-et-Loire). "Cela fait trois années de suite que l'on a des sécheresses successives donc cela devient récurrent. On a de plus en plus besoin de stocks."
Une seule solution : s'adapter
En Saône-et-Loire, une terre d'élevage avec peu de céréaliers, la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire incite donc les professionnels à s'adapter. "Il y a des plantes aujourd'hui qui peuvent servir au paillage. Il y a aussi les plans de bâtiments à travailler" souligne Bernard Lacour, président de la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire. "Il y a donc un certain nombre de solutions à chercher et à trouver pour permettre aux éleveurs de sortir d'une forme de dépendance qui contribue à l'augmentation des charges".
Plusieurs expérimentations sur l'utilisation des copeaux de bois ont été lancées en France, notamment dans la Nièvre. D'autres alternatives sont également testées dans d'autres régions comme la litière en miscanthus dans le Loiret.