Chaque année, près de 900 000 tonnes de déchets sont générées par la restauration collective. A Trambly (Saône-et-Loire), une entreprise propose une machine qui permet en 24 heure de réduire de 90% les volumes produits et pour les transformer en compost.
C’est une machine entièrement fabriquée en Saône-et-Loire par la société Abotech basée à Trambly dans le Mâconnais. Baptisée « Eco-cleaner », elle permet de réduire la masse des déchets produits grâce à des bactéries thermophiles, qui s'activent grâce à la chaleur.
Chaque jour, les déchets organiques issus de la restauration collective y sont déversés, chauffés, brassés et finalement déshydratés. 24 heures plus tard, après l'action des micro organismes, il en sort une poudre noire sèche qui ressemble à du marc de café.
« Le but est de réduire les déchets alimentaires des restaurants et des collectivités, explique Bernard Duforeau, le gérant de la société. Plutôt que de jeter ces déchets à la poubelle, on a voulu trouver un moyen de les déshydrater. L’objectif de la machine, c’est de réduire de 80% le volume global des déchets. »
125 grammes de déchets par repas
Cette année, alors que l’activité démarre, une quinzaine d’exemplaires de cette machines sont sortis de l’usine de Saône-et-Loire. Mais l’entreprise compte multiplier par cinq ses ventes dès l’an prochain. Principale cible : la restauration collective. Selon les modèles, l’outil peut en effet traiter de 10 à 300 kilos de déchets alimentaires chaque jour.Il faut dire que les volumes sont impressionnants. Chaque année, plus de 7 milliards de repas sont servis en restauration collective. Mais des épluchures aux assiettes non terminées en passant par les produits périmés, chaque repas génère environ 125 grammes de déchets organiques. Au total, selon le ministère de l’agriculture, ce sont chaque année 900 000 tonnes de déchets qui sont produites par le secteur. La plus grande partie est aujourd'hui incinérée ou enfouie.
"Les entreprises ont le choix entre payer pour le ramassage ou investir pour gérer elles-mêmes leurs déchets."
C’est la société Get Innovation qui commercialise la machine. Elle mise sur le délai de transformation réduit pour se développer. « L’innovation, c’est de traiter les déchets en 24 heures pour obtenir une poudre qui sera utilisable comme amendement » avance tout d’abord Liliane Clouzot, agent commercial GET Innovation Grand Est. « Le but, c’est la réduction des déchets. Il faut réduire leur importance et éviter que ces déchets ne partent à la déchèterie ou en méthanisation. Au bout d’une à deux semaines, [le résidu] est un engrais utilisable pour les parcs ou les espaces verts. » Utilisé dès sa production et sans repos, le produit peut également être utilisé comme herbicide selon ses promoteurs.
Coût de l’investissement : de 15 000 à 30 000 euros selon la taille des modèles. « Aujourd’hui, les entreprises ont le choix entre payer pour le ramassage des déchets par les collectivités ou investir dans ces machines pour gérer elles-mêmes leurs déchets. C’est un marché à prendre pour les années à venir » se félicite Bernard Duforeau.
Aujourd’hui, la machine est destinée uniquement aux professionnels. « Il y aura peut-être une machine construite pour les particuliers, mais pour l’instant, c’est encore trop tôt » estime Liliane Clouzot.
Découvrir le reportage vidéo de Frédéric Cuvier, Romy Ho-A-Chuk et Philippe Sabatier :