Franceole, seul fabricant français de mâts d’éolienne, bloque le site du Creusot depuis le 5 juillet 2017. En redressement judiciaire, ils craignent la perte de 160 emplois. Ils se sont rassemblés ce jeudi 13 juillet à partir de 7h au rond point de Torcy pour alerter le grand public.
Dès 7h du matin, les salariés de FrancEole étaient sur le pied de guerre. Ils bloquaient jeudi 13 juillet le rond-point du Gymnase du Lac à Torcy, à l'intersection de la départementale 28 et de la Pénétrante.
Luttant pour maintenir leur entreprise ouverte, ils ont distribué tracts et slogans afin de "faire connaître à la population la situation de l’entreprise et le motif de leur action".
Depuis le 17 mai 2017, Franceole, seul fabricant français de mâts acier d’éolienne, est placé en redressement judiciaire. Les salariés du site du Creusot, en Saône-et-Loire, ont lancé un mouvement de grève le 5 juillet 2017 et bloquent le site depuis.
Menace de liquidation immédiate
Mardi 11 juillet, "l’administrateur judiciaire a menacé en CE extraordinaire de liquider sur le champ la société si le site n’était pas débloqué", indiquent les syndicats de FrancEole. Pour l'administrateur judiciaire, ce bloquage qui paralyse l'activité ne ferait qu'empirer une situation déjà compliquée.
Irrités, les salariés se sont réunis en assemblée générale et ont tout de même décidé de poursuivre le blocage du site et de renforcer leur action avec ce nouveau rassemblement pour "montrer la détermination des employés et interpeller Nicolas Hulot."
Salariés en détresse
Les salariés de Franceole ont déjà écrit cinq courriers dont une lettre ouverte le 10 juillet au ministre de la Transition Ecologique Solidaire qui sont, pour l'heure, restés sans réponse.
160 emplois sont menacés, sans compter la fermeture du seul fabricant éolien en France. Un contradiction selon les salariés de FrancEole alors même que le pays amorce sa transition énergétique.
"Depuis une semaine les expéditions sont bloquées, le travail est au ralenti et il n'y a quasiment plus d'activité sur le site", souligne le Commissaire au redressement productif. L'entreprise a jusqu'au 24 juillet pour déposer des offres de reprise d'activité devant le tribunal de Chalon-sur-Saône.
LETTRE OUVERTE
Le 10 juillet 2017,Monsieur le ministre de la transition écologique solidaire,
Nous nous permettons de vous écrire ce courrier, pour rappel de notre précédent courrier et courriel du 22 juin 2017 concernant l’avenir de la société Franceole au Creusot (71).
En effet, notre société, seule et unique fabricant de mât d’éolienne acier Française a été placé en redressement judiciaire le 17 mai 2017 par le tribunal de commerce de chalon sur Saône, aujourd’hui ce sont 160 emplois qui sont menacés. Comment pouvez-vous parler de transition énergétique et faire disparaitre la seule industrie capable de fabriquer des mâts d’éoliennes en France ?
Qu’en est-il de la création des 500 000 emplois promis par votre ministère pour la filière de l’énergie renouvelable ?
Quand l’état va prendre ces responsabilités et créer une filière énergétique renouvelable en France ?
Quand l’état va mettre la main à la poche afin de garantir une filière énergétique de haute qualité et répondant au besoin des citoyens ?
Quelle logique ministérielle quand d’un côté vous souhaitez le tout électrique (notamment avec les voitures d’ici quelques années). Actuellement la capacité de production Française en éolien ne suffira pas à répondre à vos prévisions énergétiques sur les prochaines années, à notre avis laisser mourir la seule entreprise de mât d’éolienne dans notre pays est une grave erreur, il faudrait a contrario accroître cette capacité de production nationale.
Nous espérons trouvés une issue favorable avec vous pour les 160 emplois menacés directement aujourd’hui ainsi qu’à ceux de nos sous traitants et fournisseurs qui se comptent, eux aussi, par centaines.
Espérant avoir attiré l’attention sur notre situation plus qu’inquiétante, et avoir des réponses à nos questions dans les plus brefs délais.
Veuillez agréer, Monsieur le ministre de la transition écologique et solidaire, mon plus profond respect.
Les représentants du personnel FRANCEOLE.