Les inondations en Saône-et-Loire ont touché beaucoup de foyers. À Rigny-sur-Arroux, une habitante a tout perdu. Sa maison a été entièrement inondée. Marie-Françoise, retraitée, ne souhaite plus retourner chez elle. En attendant, la solidarité s'organise pour lui venir en aide.
La solidarité s'organise autour des habitants sinistrés par les inondations. La rivière Arroux, en Saône-et-Loire, est un affluent de la Loire. Elle a largement inondé les communes de Toulon-sur-Arroux, Étang-sur-Arroux ou encore Rigny-sur-Arroux.
"Je ne veux pas repasser un hiver ici !"
Marie-Françoise vit depuis 20 ans dans sa maison, proche de l'Arroux. La crue récente qui s'est produite a eu raison de sa patience et aussi de tout son mobilier. Lors des crues précédentes, "l'eau montait à environ 20 centimètres. C'est arrivé qu'elle passe un peu dans la cuisine, mais je n'ai jamais eu de crue de cette hauteur-là".
Habituée des épisodes de crue de l'Arroux tout proche, Marie-Françoise a conservé un côté fataliste : "La dernière crue (le 15 mars, ndlr), j'avais été évacuée par les pompiers quand même ! J'étais sortie par la fenêtre, ça m'avait fait rire ! J'avais été logée au château au-dessus pendant deux jours, et l'eau était redescendue très rapidement. J'ai réintégré le logement, j'ai nettoyé, et je suis allée dormir à l'étage."
Marie-Françoise qui, malgré cette dernière inondation, garde le moral, ne s'attendait pas à ce que l'eau revienne aussi vite dans sa maison : "ça a été la grosse surprise, là !"
Il faut que je parte d'ici !
Marie-FrançoiseHabitante sinistrée à Rigny-sur-Arroux
Mais la réalité de cet épisode d'inondation sévère fait qu'elle souhaite maintenant partir de sa maison : "Je ne veux plus revenir ici, c'est la crue de trop, il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus rien. Il faut que je parte d'ici !"
La suite, pour Marie-Françoise, est simple, sa décision est arrêtée : "Quand ça sera sec, je vais vider la maison, je vais vendre ce que je peux vendre, et puis sinon après je demande un logement je ne sais pas où. Il faut que je parte, je ne veux pas repasser un hiver ici, c'est trop pénible."
Elan de solidarité
Alors que l'équipe de France 3 Bourgogne est en train de tourner le reportage sur les sinistrés de l'Arroux en Saône-et-Loire, Marie-Françoise reçoit un appel téléphonique, celui d'un bienfaiteur qui lui propose d'occuper un logement, à titre gracieux, le temps pour la retraitée de pouvoir organiser le retour chez elle. On entend la voix au téléphone dire : "Si vous me donnez quelque chose, je ne veux pas, on est bien d’accord." et Marie-Françoise de lui répondre : "Oh mon Dieu, que vous êtes gentil !".
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Une fois la conversation terminée, elle explique : "c'est un monsieur qui a une maison aux Philiberts (un secteur de Rigny, ndlr) qui se propose de me la prêter !"
Pour l'instant, elle est hebergée à l'hôtel jusqu' à la fin de semaine et pourra ensuite être relogée. Marie-Françoise a aussi reçu des soutiens de la part du village, avec des dons, les repas du midi lui sont préparés par le restaurant local "Les Marronniers".
Gilles Forêt, adjoint au maire, confirme que la mairie va "prendre les dispositions nécessaires pour l'aider à se nourrir et à se loger" et confirme également que "d'après les anciens du village, une crue comme celle-là daterait de 1965."
►avec Alexandre Baudrand et Anthony Borlot, journalistes à France 3 Bourgogne