La grève commencée en novembre 2023 dans le centre d'appels Konecta de Chalon-sur-Saône se finira le 31 janvier. Pour autant, les salariés n'ont pas prononcé leur dernier mot : ils brandissent, de nouveau, la menace d'un mouvement si leur négociation annuelle obligatoire n'a pas lieu rapidement
Deux mois après son lancement, le mouvement de grève se termine au centre d'appels Konecta de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). "Nous avons décidé, avec les autres syndicats, d'arrêter la grève au 31 janvier. La direction ne revient pas vers nous, ils n’en ont rien à faire. En conséquence, les salariés perdent de l'argent bêtement, pour rien," explique Laurence Morain, déléguée syndicale CGT.
Pour autant, ils ne veulent pas se laisser faire : les différents syndicats ont demandé le déplacement de la date des prochaines négociations annuelles obligatoires (NAO). Ce temps, inscrit dans le Code du travail, est obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Il permet aux représentants syndicaux et aux dirigeants d'aborder la question des salaires, des avantages...
Les syndicats de Konecta veulent donc déplacer les NAO 2024 en avril. Habituellement, ils ont lieu en décembre. Mais, surtout, ils espèrent un rétablissement du dialogue, coupé depuis le début de cette grève illimitée.
Des chèques cadeaux à la place d'une augmentation
Pour rappel, en novembre 2023, l'intersyndicale avait engagé une grève illimitée, avec pour objectif, une revalorisation salariale. "Comme ça fait plusieurs années qu'on a eu peu ou rien, on s'est dit qu'il fallait qu'on tape du poing sur la table pour obtenir quelque chose," estimait, à l'époque, Laurence Morain.
Plusieurs mesures étaient envisagées par les syndicats : une augmentation salariale de 5 %, mais aussi des tickets-restaurants ou une prime de déplacement. Pour autant, leurs revendications sont restées lettre morte.
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En décembre, deux réunions ont lieu entre Konecta et ses salariés. En lieu et place d'une augmentation salariale, deux propositions ont été faites par la direction : des chèques culture d'une valeur de 20 € par salariés. Puis, des chèques Carrefour. Dans les deux cas, elles ont été refusées par les représentants syndicaux.
Depuis, le dialogue est rompu. Les NAO sont donc attendues avec impatience.
"Dans notre courrier, on a indiqué à la direction que si les NAO n'avaient pas lieu rapidement, un mouvement de grève sera remis en place."
Laurence Morain, déléguée syndicale CGT
Contactée, la direction de Konecta n'a, pour l'heure, pas répondu à nos questions.