Depuis début août, des camions de transport font quotidiennement le trajet entre Tancon et Belmont-de-la-Loire. Cette commune à la frontière entre la Loire et la Saône-et-Loire a désespérément besoin d'eau, ses stocks ayant été mis à mal par la sécheresse.
Voilà plus de trois mois que Belmont-de-la-Loire a la tête sous l'eau. La sécheresse estivale a causé une véritable pénurie d'eau dans cette commune située à la limite entre Loire et Saône-et-Loire. Au point que ses réserves du précieux liquide ne suffisent plus pour l'usage quotidien de la population.
"Il manque à peu près 70 mètres cube chaque jour, pour une consommation quotidienne totale de 300 mètres cube", détaille Nicolas Feche, chef de secteur chez Saur, le gestionnaire d'eau de la commune. "Il y a environ un quart de déficit."
Un système de transport routier mis en place début août
Avertie dès la mi-juin quant à l'état de ses ressources, Belmont-de-la-Loire prend rapidement un premier arrêté de restriction de l'usage de l'eau. "La Saur nous a signalé que nos réserves étaient alors au niveau de septembre 2020", indique Jean-Luc Matray, maire (SE) de la bourgade. "On avait trois mois d'avance par rapport à cette année-là, qui s'était déjà avérée délicate."
Mais la situation empire, obligeant la municipalité à alourdir les restrictions à partir du mois suivant. Pour tenter de ralentir la dégradation des stocks, l'Agence régionale de santé (ARS) autorise la commune à se connecter à une nouvelle source... mais cette solution tombe à l'eau. "Ça n'a simplement pas suffi", déplore l'édile.
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En dernier recours, un dispositif de livraison d'eau depuis Tancon, en Saône-et-Loire, est mis en place début août. "Concrètement, on arrive à Tancon depuis notre dépôt et on se branche sur la borne incendie", explique Pierre Montcharmont, responsable du site Eurolia d'où sont issus les transporteurs. "Il faut compter environ une heure remplir la citerne, qui fait 30 000 litres d'eau." Une fois cette opération effectuée, direction Belmont-de-la-Loire pour remplir les réservoirs. Et rebelotte, chaque semaine, six jours sur sept.
"Plus les années avancent, plus le phénomène s'aggrave"
Cette situation est loin d'être inédite à Belmont-de-la-Loire. Cela fait en effet plusieurs années que la commune est confrontée à ce phénomène d'épuisement des réserves. Le problème étant désormais la fréquence à laquelle ont lieu ces épisodes de pénurie. "On en avait tous les cinq ou six ans", précise Jean-Luc Matray. "On a toujours eu ce problème, mais à des rythmes échelonnés. Là, depuis 2019, c'est la troisième année que ça se produit."
Le transport d'eau représente également un important coût supplémentaire. "C'est un peu moins de 1 500 euros par jour", glisse le maire. "À peu près un euro par jour par habitant." Et comme la ressource n'est pas payée par un impôt mais directement par les consommateurs, ceux-ci risquent de voir leur facture lourdement impactée.
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Pas de solution miracle
Face à une situation qui risque d'aller en s'aggravant, la municipalité réfléchit tant bien que mal à des solutions plus pérennes. Seulement, les possibilités ne coulent pas à flots. "Il va falloir trouver des ressources supplémentaires. Mais lesquelles ?", s'interroge Jean-Luc Matray.
En ce qui concerne des nouvelles sources d'eau, on a déjà pas mal fait le tour du sujet.
Jean-Luc Matray, maire de Belmont-de-la-Loire
À terme, la commune risque d'être contrainte de connecter son réseau à celui de villages environnants. "Ça risque d'être difficile d'y échapper", admet l'élu. En attendant, les livraisons d'eau doivent se poursuivre jusqu'à nouvel ordre.
