Théâtre de nombreuses protestations, le rond-point Jeanne-Rose à Montchanin (Saône-et-Loire) est un endroit bien connu des gilets jaunes. Ce samedi 8 octobre, une trentaine de personnes s'est mobilisée au rond-point pour manifester. Est-ce un rassemblement sans suite ou le retour du célèbre mouvement de protestation dans la région ?
Cela faisait bien longtemps qu'on ne les avait pas vus au rond-point Jeanne-Rose à Montchanin. Munis de leurs traditionnels gilets jaunes, le groupe éponyme a pris position toute l'après-midi du samedi 8 octobre pour manifester leur colère. "J'ai lancé l'idée de ce rassemblement, il faut agir. La situation se dégrade à tous les niveaux. Le pouvoir d'achat, le carburant... On a peur de jusqu'où ça peut aller", s'inquiète Jean-Luc Trichard, l'homme à l'origine de cette manifestation.
Pour Marie-France Bombardier, l'heure est à l'inquiétude pour les générations futures et c'est la raison pour laquelle elle a enfilé son gilet. "La vie devient de plus en plus chère. Certains ne peuvent plus manger à leur faim ou mettre du chauffage l'hiver. En tant que retraitée, je ne suis pas autant impactée mais je manifeste pour les plus jeunes", assure-t-elle.
Vers un retour des gilets jaunes en Bourgogne ?
Gilet jaune depuis les prémices du mouvement, Marie-France Bombardier espère que ce rassemblement ne sera pas le dernier. "Au fond de moi, j'aimerais que ça reparte. Je vois des sites où ça a tendance à reprendre. On a les habitués qui sont toujours présents mais on commence aussi à avoir quelques nouveaux", affirme-t-elle.
Pour Jean-Luc Trichard, les gilets jaunes doivent apprendre des erreurs commises dans le passé. "Nous repartons de zéro. Certains leaders prenaient uniquement leur avis en compte sans écouter le reste du groupe. La plupart a fini par ne plus se sentir concerné", raconte-t-il.
Aujourd'hui, il affirme que tout cela a bien changé. "Il n'y a plus de chef et je ne me considère absolument pas comme tel. Lorsqu'on doit prendre une décision, on vote à main levée. C'est le groupe qui décide", ajoute-t-il. "Si on est moins visible, on n'a jamais rien lâché et on espère relancer la machine."
Une machine enrayée ?
Si beaucoup ont l'ambition de remettre les gilets jaunes sur le devant de la scène, la tâche semble plus compliquée qu'elle n'y paraît. Le mouvement a fini par s'essouffler, et la situation sanitaire n'a rien arrangé. Mais pour Jean-Luc Trichard, beaucoup ont fait preuve de naïveté au moment des élections. "Les gens ont cru que la situation allait se rétablir lors des élections présidentielles et législatives. Ils n'auraient pas dû et nous subissons cela aujourd'hui", constate-t-il.
Les changements de mentalité ont eu raison du mouvement de protestation selon Marie-France Bombardier. "Beaucoup ont baissé les bras. Il y a une lassitude qui s'est créée. Certains viennent nous voir et nous dire qu'ils ne sont pas satisfaits de la situation actuelle, mais se taisent lorsqu'on leur demande de venir manifester à nos côtés", dévoile-t-elle.
Tant que les gens ont à manger dans leur assiette, ils ne bougeront pas !
Marie-France BombardierRetraitée
Si certains sont optimistes sur un retour au premier plan des gilets jaunes, d'autres se montrent plus pessimistes. "Pour moi ça ne sert plus à rien. Je ne manifeste plus car les politiciens n'en ont rien à faire et le président non plus", assure une ancienne gilet jaune. Un nouveau mouvement de protestation est prévue ce samedi 22 octobre à 14 h au rond-point Jeanne-Rose.