Saône-et-Loire : un an après la mort de Jérôme Laronze tué par un gendarme, où en est l'enquête ?

Jérôme Laronze est mort le 20 mai 2017 en Saône-et-Loire. Après une cavale de plusieurs jours, l'agriculteur de 37 ans est abattu par un gendarme alors qu'il lui fonce dessus en voiture. Un an après, sa famille a le sentiment que l'enquête s'enlise.

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Jérôme Laronze, agriculteur à Trivy en Saône-et-Loire, était en cavale suite à des contentieux avec les services de l'État concernant son exploitation agricole. L'homme de 37 ans finit dramatiquement sa fuite dans un petit chemin de terre le 20 mai 2017.

Au moment de l'interpeller, deux gendarmes se sentant menacé par son véhicule qui arrivait sur eux ont fait usage de leurs armes. Jérôme Laronze succombera dans sa voiture.

Un an après, un militaire de la gendarmerie est poursuivi pour violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner, mais la famille de l'agriculteur a le sentiment que le dossier s'enlise.

Ce dimanche 20 mai, un pique-nique collectif a été organisé sur l'exploitation du défunt. Un arbre a été planté pour ne pas oublier et soutenir la famille. 


La famille de l'agriculteur critique le déroulement de la reconstitution qui s'est déroulée le 10 novembre"On n'a pas fait une remise en situation selon les éléments de l'expertise balistique, précise Marie-Pierre Laronze, la sœur de Jérôme Laronze. C'est-à-dire selon les données balistiques qui disent qu'il n'y a pas eu de tirs de face, puisqu'il n'y a pas d'impact sur le véhicule de face." 

"Dès lors que le gendarme soutient qu'il a fait ses deux premiers tirs de face, ce n'est pas possible
, ajoute-t-elle. Donc on fait une reconstitution à partir des éléments balistiques. Ça n'a pas été fait."

La légitime défense remise en cause par la famille

Pour la famille, la thèse de la légitime défense ne tient pas. Elle se bat pour de nouvelles expertises et a déposé un recours devant la cour d'appel de Dijon contre les juges d'instruction. Ils avaient refusé une demande d'acte complémentaire.

Je ne sais pas si on arrivera à rendre justice à Jérôme. Aujourd'hui, je n'en suis pas convaincue malheureusement.
– Marie-Pierre, la sœur de Jérôme Laronze


Si la justice peut paraître lente, elle compte pourtant bien clôturer rapidement ce dossier. "Sous réserve du règlement du dossier, c'est-à-dire de l'avis qui va être donné tant par le procureur que par les juges d'instruction, la clôture de l'instruction pourrait arriver d'ici l'été, voire l'automne, détaille Karine Malara, la procureure de la République de Mâcon. Ensuite une décision sera prise, soit sur des poursuites, soit sur l'absence de poursuites."

"Le gendarme est détruit psychologiquement"

Le non-lieu, c'est le rêve de l'avocat du gendarme ayant mortellement touché Jérôme Laronze. Il l'espère pour que son client se reconstruise.

"Je vais peut-être faire hurler dans les chaumières, mais tant pis j'assume. Le gendarme, c'est un homme qui est détruit psychologiquement. Il est détruit parce qu'il a malencontreusement donné la mort, explique Maître Gabriel Versini-BullaraParce que les circonstances ont été telles qu'inéluctablement il ne pouvait pas faire autrement que de donner la mort."

L'affaire Laronze, comme certains l'appellent, est un dossier complexe qui ne laisse pas indifférent dans le monde paysan. Un comité de soutien existe même. Il se mobilise régulièrement pour demander "vérité et justice pour Jérôme".

 

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