En ce 8 mai 2019, nous commémorons l'armistice de la Seconde Guerre mondiale qui a fait plus de 60 millions de morts. 74 ans après la fin des hostilités, le Nivernais Marcel Gréget se souvient. Ce nonagénaire est un ancien de l'Armée française de la Libération.
« C'était une belle aventure ! J'avais 20 ans. Il faut dire qu'on était les vainqueurs. On avançait de 200 kilomètres par jour. On bousculait les Boches ! » Quand Marcel Gréget raconte sa Seconde Guerre mondiale, il passe sous silence la peur, les combats, la mort qui rôde. Est-ce par pudeur ? « Par manque de chance, je suis tombé dans une unité pas tellement combattante : l’artillerie, la défense anti-aérienne. Quelle honte ! », ajoute, modeste, cet homme de 96 ans qui n’a pas hésité à rejoindre l'Armée française de la Libération en Algérie dès 1942.
Un engagement au nom des siens
« La Grande Guerre avait beaucoup éprouvé ma famille. Deux de mes oncles sont tombés sur le champ de bataille et mon père a été gravement gazé. Il est mort à 40 ans. Alors, quand il me parlait se guerre 14/18, il n’aimait pas beaucoup les allemands. J’ai gardé le virus. Quand on a été vaincus en 1940, je voulais leur percer la bedaine. J’ai fait tout mon possible pour leur faire des misères », se souvient Marcel Gréget. En 1942, il monte donc clandestinement dans un cargo transportant du bétail, direction l’Algérie.
La libération d'un quart de la France
En 1943, son unité est incorporée dans la 1ère Division Blindée. Le 15 août 1944, ce combattant débarque en Provence avec ses camarades. Il entame une remontée victorieuse jusqu’en Alsace, libérant notamment Lyon et Dijon. Les manœuvres se poursuivront jusqu’en Allemagne et en Autriche. « C’est sur les bords du lac de Constance que j’ai appris la capitulation sans conditions de l’Allemagne », se remémore ce monsieur malicieux qui se souvient également les yeux doux des femmes et les bonnes bouteilles de vins qu’on sortait en France sur le passage de sa division.
Et après les combats ?
Après la reddition de l'Allemagne, son cœur battra plus fort pour une jeune femme rencontrée au bal à Nevers où il est affecté avant d'être démobilisé. Il s’agit de Francine, son épouse. 72 ans de mariage et 3 enfants ont permis de tirer un trait sur les souffrances de la guerre même si Marcel a toujours à cœur d’entretenir la mémoire de ses camarades qui ne sont plus là pour témoigner.
Le reportage de R. Chidaine et T. Gomes avec :
- Marcel Gréget