En plein mouvement de protestation des chauffeurs de taxis contre l’application UberPOP, le député de Saône-et-Loire Thomas Thévenoud est notre invité jeudi 25 juin 2015. Il est le rapporteur de la loi sur les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC).
Thomas Thévenoud (non inscrit, ex-PS) suit de près le mouvement de protestation des chauffeurs de taxis contre l’application UberPOP. Le 1er octobre 2014, la loi relative aux taxis et aux voitures de transport avec chauffeur, dite loi Thévenoud – du nom de son rapporteur- , était votée. Cette loi organise la concurrence entre les taxis et les services de voitures de transport avec chauffeur.
Thévenoud demande l’application de sa loi
Ce jeudi, Thomas Thévenoud a demandé l'application des sanctions prévues par ce texte, tout en appelant les taxis "au calme". "Les taxis manifestent avec violence" contre UberPOP, a relevé l'éphémère secrétaire d'État sur France info. "Il y a eu des agressions que je condamne. Je veux adresser un appel au calme et à la responsabilité".
M. Thévenoud a réitéré son soutien aux VTC, un "secteur pourvoyeur d'emplois" qui "va se développer de plus en plus avec la multiplication des pics de pollution à Paris", tout en condamnant UberPOP, "taxi clandestin interdit par l'article 12 de la loi qui porte mon nom". Le député de Saône-et-Loire a appelé le gouvernement à "appliquer" cet article. La police des taxis, "les +Boers+, ne sont pas en nombre suffisant", a-t-il déploré.
La mobilisation a été forte dans les grandes villes
Les taxis ont organisé plusieurs blocages routiers jeudi pour protester contre la concurrence déloyale que représente, déplorent-ils, UberPOP. Quelques incidents ont éclaté. A Dijon, ils étaient une quarantaine à bloquer la rue de la Préfecture ce matin. Mais c’est dans les grandes villes que le mouvement a été le plus suivi. A Toulouse et Lyon, des taxis bloquaient l’accès à la gare et à l’aéroport tandis que les gares de Nord et de Lyon étaient également bloquées à Paris. L’ambiance était tendue à l’aéroport d’Orly où des grévistes faisaient la chasse aux chauffeurs clandestins, sous le regard des forces de l’ordre. En tout, près de 2800 taxis se sont mobilisés aujourd’hui en France.
Uber revendique 400 000 utilisateurs d’UberPOP dans tout l’Hexagone. Mais ses chauffeurs sont des particuliers qui ne paient ni cotisations sociales ni impôts et n’ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires pour obtenir un agrément. Ils ne sont pas non plus assurés professionnellement.
Aux termes de la loi Thévenoud, les conducteurs qui ne sont pas enregistrés comme chauffeurs de taxi ou de VTC encourent jusqu'à un an de prison, 15.000 euros d'amende, la suspension du permis et la confiscation du véhicule.