Le deuxième comité de suivi national s'est tenu aujourd'hui. Un certain nombre d'engagements ont été confirmés pour sauver le site belfortain, même si les syndicats restent encore inquiets.
Le comité de suivi national regroupe l’Etat, la direction d'Alstom et les syndicats, ainsi que les élus du Territoire de Belfort et de la région Bourgogne-Franche-Comté. il s'est tenu aujourd'hu, en voici les principaux enseignements.
Depuis octobre de l'an dernier, tout est fait pour que le site historique d'Alstom à Belfort soit sauvé. C'est ce que disent la direction d'Alstom et l'Etat.
Dans un communiqué, la direction d'Alstom affirme : " La diversification du site de Belfort, en particulier avec les activités de services et de maintenance, se poursuit : depuis octobre 2016, Alstom a déjà engagé un million d’euros dans l’aménagement d’un nouveau bâtiment industriel destiné à la maintenance. L'Etat, les collectivités locales, SNCF Réseau et Alstom ont signé le 6 février 2017 la convention de financement en vue de l'électrification de la voie d'essais de l'usine. Ces investissements concrétisent la décision d’Alstom de créer à Belfort un centre européen de maintenance des locomotives. "
Henri POUPART-LAFARGE, le PDG d'Alstom, a déclaré : « Conformément aux engagements pris le 4 octobre dernier, Alstom investit dans la création d’un centre d’excellence européen de maintenance à Belfort. Ceci se concrétise par la mise en oeuvre d’un certain nombre d’investissements d’Alstom, dont la reconstitution d’une voie d’essais sur le site annoncée la semaine dernière ».
Les mesures visant à "faire face à un creux de charge" et "donner une perspective"au site Alstom de Belfort "sont aujourd'hui extrêmement soutenues, avancées et nous permettent de dire que la parole est tenue", a déclaré Christophe Sirugue, secrétaire d'Etat à l'industrie.
Principale promesse, la commande de 15 TGV "passera au conseil d'administration de SNCF Mobilités, en confirmation définitive le 23 février", a-t-il indiqué. Ces trains circuleront sur la nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux, alors que l'Etat envisageait au départ de les acheter directement pour les affecter à la ligne classique Bordeaux-Marseille.
"Les salariés de Belfort ont une visibilité de charge devant eux", a assuré Henri Poupart-Lafarge, PDG d'Alstom, précisant que "Belfort produit un TGV par mois, donc 15 TGV donnent une visibilité supplémentaire de 15 mois sur
cette activité".
Deux autres commandes annoncées en octobre sont en revanche encore en discussion et sources "d'inquiétudes" pour des représentants CFDT et CFE-CGC interrogés à la sortie du comité.
D'une part, celle de 6 TGV pour la ligne Paris-Turin-Milan pour lesquels Alstom vient de "geler" les études techniques, de source syndicale. M. Sirugue a évoqué des "considérations techniques en cours d'adaptation", expliquant que "la question est de savoir si ce sont six rames spécifiques, avec des particularités pour le TGV italien, ou six rames classiques.
Selon Olivier Kohler (CFDT), "il y a des discussions au niveau de la SNCF pourdécider si les TGV doivent aller sur l'Italie ou le réseau français".
Le dossier, qui représente six mois d'activité pour Belfort, va donc prendre plus de "temps", selon Claude Mandart (CFE-CFC). "Heureusement les TGV du futur, dont la commande pourrait être passée fin 2017, devraient nous permettre de faire la jonction" avec les TGV Paris-Bordeaux afin d'assurer une charge suffisante à l'usine de Belfort, estime-t-il.
D'autre part, M. Sirugue a fait état de "questionnements sur le montage qui doit être opéré" pour la commande de 20 locomotives diesel destinées au secours des trains en panne, sans remettre en cause "la volonté de la SNCF de confirmer" ce marché.
Pour ces locomotives, il y a des "difficultés juridiques", "tout concourt à penser qu'il faudra passer par un appel d'offres", selon M. Mandart.
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat à l'Industrie a annoncé un nouveau "contrat de maintenance d'Akiem (filiale de la SNCF et de Deutsche Bank, ndlr) pour le site de Belfort, de 23 locomotives, qui vient donner de l'activité conformément aux engagements".
Enfin, la commande de 30 trains Intercités annoncée par le gouvernement en février 2016 sera notifiée à Alstom "avant le 10 mars", après la signature d'une convention entre l'Etat et la SNCF prévue le 27 février.
(AFP)
Compte rendu de cette réunion au ministère des Finances, à Paris par Stéphanie Bourgeot et Jean-Pascal Maujard :