En fin de journée, le point sur la situation. La suppression de 180 postes au siège de la branche "transport" est suspendue. Arnaud Montebourg a reçu les syndicats et réaffirme que sa préférence reste "française".
Alstom TransportLa procédure engagée pour supprimer d'ici à la fin d'année 180 postes au siège d'Alstom Transport "est suspendue", le temps d'y voir plus "clair" sur la situation du groupe, ont indiqué à l'AFP plusieurs syndicats à l'issue d'un Comité central d'entreprise (CCE).
Selon Jean-Louis Profizi (CFE-CGC), secrétaire du CCE, les syndicats "ont conclu avec la direction un moratoire. La procédure d'information-consultation sur le plan social est suspendue le temps que la situation du groupe s'éclaircisse".
Le processus "est mis en veilleuse" pour quelques semaines "en attendant d'avoir des informations" sur le devenir du groupe, dont les activités énergétiques sont convoitées par l'américain General Electric et l'allemand Siemens, a confirmé Philippe Pillot (FO).(Philippe Pillot travaille sur le site Alstom Transport d'Ornans)
Pour restructurer son siège sans licenciements secs, la filiale proposait des reclassements internes chez Alstom "mais seront-ils toujours possibles si on n'est plus dans le même groupe?", souligne le délégué. Selon M. Pillot, "l'objectif de la direction reste de clore la procédure fin décembre".
Sollicitée, l'entreprise n'a pas souhaité faire de commentaire.
Dévoilé il y a quinze jours, le plan prévoit de réorganiser les fonctions support (ressources humaines, administratif, comptabilité) du siège de la filiale Transport, situé à Saint-Ouen, au nord de Paris. Alstom Transport emploie 26.700 salariés dont 8.900 en France. L'un de ssites de production se situe à Ornans, dans le Doubs.
Ces suppressions doivent s'ajouter aux 1.300 suppressions de postes annoncées en novembre au niveau du groupe (93.000 salariés dans le monde, dont 18.000 en France).
Autre point à l'ordre du jour du CCE, l'éventuelle introduction en Bourse d'une partie du capital de la filiale pour éponger les dettes d'Alstom a essuyé l'avis
négatif des représentants du personnel.
La CGT a quitté la réunion mardi pour marquer son mécontentement. "Il est hors de question de discuter quoi que ce soit alors qu'on n'a pas d'informations sur le devenir du groupe", a justifié son délégué central Christian Garnier. A l'appel de la CGT, quelques dizaines de salariés et syndicalistes se sont rassemblés à Saint-Ouen pour exprimer leur inquiétude.
(Avec AFP)
L'offre de Siemens
Le conglomérat industriel allemand Siemens a annoncé mardi qu'il avait décidé de faire une offre d'achat sur Alstom, convoité aussi par General Electric, alors que Paris s'inquiète fortement de l'avenir d'un des plus grands groupes industriels français.
"La direction et le conseil d'administration de Siemens ont décidé mardi de faire une offre à Alstom", selon un bref communiqué du groupe allemand diffusé en fin d'après-midi. Mais "le prérequis (...) est qu'Alstom donne à Siemens accès aux comptes de l'entreprise et lui accorde l'autorisation de s'entretenir avec sa direction pendant une période de quatre semaines", est-il précisé. En attendant, Siemens ne veut pas livrer davantage de détails.
L'interview d'Arnaud Montebourg
L'Etat français, qui n'est plus actionnaire d'Alstom depuis 2006, s'est invité avec force dans le dossier. Refusant "le fait accompli" d'un mariage avec General Electric, le président François Hollande, qui a mis la lutte contre le chômage et la désindustrialisation de la France au coeur de son projet politique, est monté en première ligne pour piloter depuis l'Elysée les discussions avec les prétendants au rachat.
Le ministre de l'économie a reçu tour à tour lundi les protagonistes du dossier à l'exception notable du patron d'Alstom, Patrick Kron.
Voici son interview :