Le géant américain General Electric enregistre cette année des pertes records de 22,8 milliards de dollars. Il va scinder sa division énergie rachetée à Alstom. L'action est au plus bas depuis 2009.
Quelles conséquences à terme pour l'usine GE de Belfort ? Fin septembre, les salariés belfortains avaient débrayé. Dans ses deux usines, à Belfort et à Bourogne, petite commune voisine, GE emploie au total 4.400 salariés
General Electric empêtré dans des difficultés depuis deux ans, a annoncé des mesures drastiques pour tenter d'enrayer l'hémorragie de sa division énergie (Alstom). Cette branche affiche une perte de 22,8 milliards de dollars au troisième trimestre.
A Wall Street, l'action a plongé de 8,78% à 10,18 dollars, au plus bas depuis 2009 en plein coeur de la crise financière.
Moins de dividendes pour les actionnaires
Fait rarissime pour une entreprise qui a toujours été considérée comme un placement de référence aux Etats-Unis, les actionnaires du conglomérat industriel ne percevront plus qu'un cent de dividende par titre, au lieu des douze qui leur avaient été promis il y a encore quelque temps.
C'est la première grande mesure du nouveau PDG Larry Culp, 55 ans, en poste depuis le 1er octobre avec la mission de redresser le géant américain.
Pourquoi la division énergie est-elle en difficulté ?
GE enregistre des résultats trimestriels décevants, principalement à cause de lourdes charges d'un montant total de 22 milliards de dollars, dont la moitié porte sur des dépréciations d'actifs d'Alstom.
La division énergie (Power) ne parvient pas en effet à se remettre de la chute des prix de l'électricité de gros, de l'effondrement des commandes de turbines --qu'elle n'a pas su anticiper-- et des surcapacités dues à une augmentation du nombre de fermetures de centrales thermiques et du développement des énergies renouvelables (solaire et éolien).
GE a continué à parier sur les énergies fossiles en rachetant par exemple en 2014 au plus fort les activités énergie de l'ex-fleuron français Alstom, la plus grosse acquisition de son histoire.
Les difficultés se sont aggravées mi-septembre quand le groupe a confirmé des problèmes d'oxydation sur sa nouvelle génération de turbines, pourtant censée lui permettre de mieux braver la concurrence.
Une division turbine à gaz, un autre pour la vapeur
Pour repartir de l'avant, GE va scinder la division énergie en deux.Une première unité réunira les turbines à gaz et les services gaziers et une autre regroupera les générateurs à vapeur et électriques entre autres, a détaillé GE, un schéma qui n'a pas convaincu les milieux financiers.
Le nouveau PDG Larry Culp a fait de la réduction de la dette --115 milliards de dollars fin septembre-- et d'un retour à la rentabilité dans les activités fragilisées sa priorité des cent premiers jours.
Malgré les critiques de la classe politique française, GE a renoncé mi-juin à son engagement de créer un millier d'emplois d'ici fin 2018 en France. 1000 emplois devaient être crées sur le sol français.