Belfort : les salariés d'Alstom se disent soulagés mais restent méfiants

Un salarié d'Alstom Belfort lors de la manifestation du 4 octobre
L'annonce de nouvelles commandes sauvent le site d'Alstom Belfort. Avec des salariés et Olivier Kohler, délégué CFDT - Reportage Rémy Poirot et Caroline Leduc.

Après l'annonce du gouvernement d'une cascade de commandes et d'investissements pour le site belfortain, les salariés du site de Belfort respirent. Tout en restant méfiants quant à l'avenir à long terme de leur usine. Paroles de salariés alors que leur site est sauvé. 

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L'avenir est assuré sur le site de Belfort pour les quatre années à venir"

a déclaré Olivier Kohler, délégué CFDT, devant près de 300 salariés rassemblés mardi à 15H00 dans la cour de l'usine pour écouter les explications de leurs délégués syndicaux.
"Mais pour le long terme, il n'y a rien de gagné, il faut qu'on reste vigilants et prudents pour que la direction tienne ses engagements", a-t-il souligné.

Dans la cour de l'usine, bras levés, les "Alsthommes" en veste de travail grise et rouge siglée Alstom ont entamé une "ola" victorieuse pour saluer l'abandon du projet de la direction du groupe de transférer l'activité du site de Belfort à Reichshoffen, en Alsace.

Nous sommes des lions!"

a lancé un salarié souriant, en clin d'oeil à l'emblème de la ville, le Lion de Belfort, monumentale sculpture de Bartholdi.



Le gouvernement a annoncé mardi matin à Belfort de nouvelles commandes de TGV et de locomotives diesel pour maintenir l'activité de l'usine de Belfort, où Alstom s'est pour sa part engagé à investir 40 millions d'euros en trois étapes d'ici à 2020.
Quelques 300 des 480 salariés du site qui a vu naître le TGV dans les années 70 s'étaient réunis dans la matinée devant l'usine belfortaine avant de rejoindre la préfecture où se tenait une "réunion de travail" entre le secrétaire d'État à l'Industrie, le PDG du groupe, les élus locaux et les représentants syndicaux. Éprouvés pendant un mois par la menace de quasi-fermeture de leur usine, les salariés de Belfort ont franchi mardi les portes de l'usine les traits tirés, mais plus apaisés que durant les semaines écoulées, a constaté une journaliste de l'AFP.


Hier on était tous virés, aujourd'hui on reste à Belfort, on a gagné, mais j'espère que ça va durer"

se réjouit Hervé Demoulin, 48 ans, dont 32 ans passés chez Alstom.

Son collègue Patrick Fendeleur, 49 ans, de renchérir: "on est très contents, on a conservé notre savoir-faire et on espère que le TGV restera en France et à Alstom".

Je suis soulagé pour quatre ans, mais j'ai une petite appréhension pour la suite"

confie toutefois ce technicien qualité. "Le PDG n'a pas pu faire ce qu'il voulait (fermer le site), ça risque d'être repoussé à plus tard", dit-il.

Reportage dans le 19/20

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