Covid long : un député du Territoire de Belfort lance une plateforme pour une meilleure prise en charge des malades

Le député de la 2e circonscription du Territoire de Belfort, Michel Zumkeller, va défendre le 26 novembre à l'Assemblée nationale son projet de loi qui vise à mieux prendre en charge les patients atteints du Covid long. Ils seraient plus de 500.000 en France.

Michel Zumkeller n’a pas été atteint par le Covid long. Ces patients qui, après avoir été infecté par le virus, ont contracté des séquelles à plus ou moins long terme : toux régulière, maux de tête, fatigue, perte du goût et/ou de l'odorat, perte de mémoire, manque de concentration, acouphènes, toux, perte de mots, hyperventilation, tachycardie, eczéma, mains marbrées, migraines, maux de ventre ...

Mais il est engagé depuis plus d’un an pour soutenir les patients qui en sont touchés. Le député UDI de la 2e circonscription du Territoire de Belfort va présenter devant l’Assemblée nationale, le 26 novembre, une proposition de loi. Elle vise à mettre en place une plateforme de suivi pour les personnes touchées. "Elle permet à tous les patients qui le souhaitent de se faire référencer comme souffrant ou ayant souffert de symptômes post-Covid", est-il précisé dans la proposition de loi.

Elle vise également, après analyse avec l'Assurance maladie, à mieux prendre en charge ces patients "soit par leur médecin traitant dans le cadre d’un protocole déterminé, soit dans une unité de soins post Covid".

Zumkeller n'a pas attendu pour créer une plateforme, loicovidlong.fr, samedi. Plus de 1.000 témoignages ont déjà été saisis. "On ne peut plus se permettre d’attendre", a-t-il exhorté. Selon une étude de l'OMS, les personnes touchées par le Covid long représentent 10 % des patients Covid-19. Des enfants et des adolescents font notamment partie de ces quelque 500.000 patients.

Déçu par la réponse de Véran en septembre 2020

Michel Zumkeller, aidé de ses collègues députés d'UDI, dit s'être intéressé au sujet il y a un an et demi. Le 15 septembre 2020, il s'est adressé au ministre de la Santé, Olivier Véran, lors des questions au gouvernement. "Qu'allez-vous faire pour aider à une meilleure prise en charge de ces milliers de personnes qui ne savent plus vers qui se tourner, alors que, bien souvent, leur médecin traitant minimise leurs symptômes et les renvoie chez eux en leur prescrivant un antidépresseur et beaucoup de repos ? Comptez-vous généraliser un bilan de santé global, assorti d'un protocole de prise en charge, afin de les accompagner dans leur convalescence, et peut-être ainsi éviter que leur état de santé ne dégénère, au risque de nécessiter encore plus de soins ?" lui avait-il demandé. 

Le gouvernement a été en retard sur tout, sur les masques, sur le vaccin...

Olivier Véran avait répondu qu'il suivait "cela de près", tout comme les scientifiques, et que des recherches cliniques étaient en cours. Sans montrer concret, il avait déclaré : "Nous devons d'abord comprendre à quoi nous faisons face. Il s'agit de comprendre et d'accompagner avant, je l'espère, de soigner."

Une réponse qui n'avait pas satisfait le député. "Ca fait un petit moment que j'étais élu, c'était une manière de botter en touche", a rétorqué l'élu, déçu par l'action du gouvernement. "Pas grand-chose n'a évolué depuis... Le gouvernement a été en retard sur tout, sur les masques, sur le vaccin..."

Certes, une proposition de résolution visant à reconnaître et prendre en charge les complications à long terme a été déposée le 21 janvier par la députée de l'Hérault, Patricia Miralles, et par le député de la Loire,  Julien Borowczyk, et a été votée à l'unanimité (120 votants) le 17 février. Mais une proposition de résolution n'a pas de valeur contraignante. Elle marque l'expression d'un souhait ou d'une préoccupation.

S'inspirer de la Catalogne

Cette proposition de loi est une vraie opportunité pour faire évoluer la prise en charge des patients atteints de Covid long - c'est l'une des trois propositions de loi retenues pour l'UDI. "C'est un vrai sujet de santé publique", avance-t-il.

Dès ce mardi, les auditions vont commencer : un syndicat de psychologues, des médecins généralistes, la Mutualité française, la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), la cellule du ministère de la Santé qui travaille sur le Covid long. Puis 5 personnes atteintes de cette maladie vont également être entendues. 

Le 15 novembre, le ministre de la Santé catalan, qui avait sollicité Michel Zumkeller il y a quelques mois, sera entendu en commission. La Catalogne est, pour le Belfortain, un exemple de la prise en charge de ces patients. "Ils ont instauré un vrai protocole. Le Covid long a été reconnue comme une maladie spécifique avec un référent Covid long par hôpital", détaille Zumkeller.

Ce n'est pas un sujet de politique et de polémique. On peut toujours discuter de certains termes ou idées du texte, le gouvernement peut l'amender. Mais cette proposition de loi pose les choses.

Le ministère de la Santé catalan a notamment instauré en mars un guide clinique pour "fournir un protocole de soins et une vision commune au sein de tout le système de santé catalan". Exactement ce que souhaiterait l'ancien maire de Valdoie (2008-2017) : une prise en charge uniforme au niveau national. 

Le 17 novembre, le texte sera examiné en commission à l'Assemblée nationale, avant d'être examiné en séance le 26 novembre. Il a espoir que le texte de loi passe, malgré l'opposition fréquente des députés de la majorité. "Il ne s'agit pas de faire de la politique politicienne. Ce n'est pas un sujet de politique et de polémique. On peut toujours discuter de certains termes ou idées du texte, le gouvernement peut l'amender. Mais cette proposition de loi pose les choses", avance Zumkeller, qui dit "n'en avoir rien à faire" d'avoir une loi à son nom.

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