La mobilisation se poursuit sur les sites de General Electric. Après une réunion houleuse avec la direction, l'intersyndicale compte sur les blocages pour "créer un rapport de force".
La contestation se durcit sur le terrain. Ce mercredi, une centaine de salariés continue à bloquer le site de General Electric à Belfort. Pour la deuxième journée d'action consécutive, les protestataires se relaient sans discontinuer : le bâtiment 66, administratif, et tous les ateliers d'assemblage sont à l'arrêt, une turbine 9HA est toujours immobilisée. A Bourogne, une cinquantaine de collègues bloquent le site qui fabrique les composants des turbines à gaz ensuite assemblées à Belfort.
Mouvement illimité
Ce mercredi matin, une réunion entre la direction et l'intersyndicale a tourné court après une heure de discussions, faute d'accord. "On est dans un dialogue de sourd", déplore Alexis Sesmat, élu CSE du syndicat Sud Industries. La direction aurait proposé un échelonnement du plan de compétitivité avec une première vague de 300 départs début 2020, puis les 350 autres départs fin 2020. "On nous a présenté cet échelonnement comme nouveau, mais ça n'a rien de neuf", poursuit M. Sesmat. Les syndicats déplorent que leur plan alternatif ait été rejeté : "le directeur général du site a fait preuve d'un effroyable cynisme par rapport à nos revendications", abonde Karim Matoug, délégué CGT, dans ce qu'il qualifie de "pire réunion" depuis le début du plan.
A 14h, l'intersyndicale s'est réunie pour décider la suite du mouvement. Les équipes de jour et de nuit prévoient de se relayer dans la nuit. Signe de leur détermination, un container a été installé pour accueillir les grévistes. "Si on bloque, c'est pour créer un rapport de force", pointe Alexis Sesmat. Jeudi matin, une assemblée générale est prévue pour solliciter le blocage du seul bâtiment encore libre à Belfort - qui accueille des cadres.
Tant à Belfort qu'à Bourogne, c'est donc un mouvement illimité qui se profile. Pour Alexis Sesmat, délégué Sud Industries : "Nous attendons aussi des contacts de Bercy. C'est le rôle de l'Etat de prendre parti".
De son côté, la direction de GE "regrette cette situation qui perturbe aujourd'hui l'activité du site de façon majeure"et "souhaite le retour d'un environnement social plus apaisé et encourage à nouveau les instances représentatives du personnel à participer au processus formel de consultation et de négociation", a-t-elle ajouté.
Le groupe américain, qui emploie quelque 4.300 salariés à Belfort, a annoncé en mai un plan de restructuration qui prévoyait initialement la suppression de près de 1.050 postes en France, dont 792 dans le site belfortain.