General Electric : "Nos doléances c'est de stopper ce plan social " réagit un syndicaliste de Belfort

Les salariés de GE ont reçu la visite ce lundi 3 juin du ministre de l'économie et des finances Bruno Le Maire. Une visite après l'annonce de la "bombe sociale" du groupe américain en France. 

Leur sort est toujours entre les mains de General Electric. Les 1900 salariés de la branche gaz de GE savent qu'un salarié sur deux ou presque est menacé par le plan social qui prévoit 985 suppressions d'emplois à Belfort et Bourogne. Les représentants syndicaux de General Electric ont échangé pendant plus d'une heure avec le ministre de l'économie. "Bruno Le Maire le ministre parle de réduire le nombre (d'emplois supprimés). Nous, nous sommes encore sur stopper le plan social, qui n'a ni queue ni tête", a réagi le délégué CFE-CGC, Philippe Petitcolin, promettant "des actions" sans en dire plus. Invité du 19/20, le syndicaliste est ferme : "Nos doléances, c'est de stopper le plan. Le ministre (Bruno Le Maire) n'avait pas conscience que ce plan était le dernier élément avant de fermer le site" ajoute-t-il.

Bruno Le Maire a annoncé la création d'un comité de suivi. Il veut également obtenir de General Electric l'assurance que le plan social d'un millier de postes sur le site belfortain n'annonçe pas "un plan de liquidation". S'agit-il d'un "plan d'adaptation à une conjoncture mondiale qui est plus difficile parce qu'il y a en ce moment moins de commandes de turbines à gaz ou est-ce qu'il s'agit d'un plan de liquidation dissimulé?" s'est interrogé le ministre lors de la réunion avec les élus locaux et syndicalistes. "Il est impératif de clarifier ce point" a expliqué Bruno Le Maire. 

Bruno Le Maire a souligné l'importance d'être venu rencontrer les salariés et les élus. Même si la marge de manoeuvre du gouvernement est réduite à peu de choses face au géant américain GE. 
 

Ce matin les salariés de GE revenaient d'un long pont de l'Ascension. Peu d'entre eux se préoccupaient de la venue du ministre de l'économie. Devant nos caméras, certains salariés refusent de s'exprimer par peur de représailles, peur de figurer dans le plan social. Pour d'autres, pas grand chose à attendre de cette visite ministérielle. "Je pense que la marge de manoeuvre est assez faible" nous confiait un salarié. Pour une autre, Bruno Le Maire ne changera pas le cours de choses et le millier de suppressions d'emplois dans la division gaz. "Je n'attends pas grand chose, il vient, c'est plus pour nous endormir" confie cette salariée devant l'usine belfortaine. 

"Je reste sceptique sur beaucoup de choses. A mon avis on nous enfume. Je n'attendais pas grand chose de la venue de Bruno Le Maire" explique un autre salarié au micro de France 3 Franche-Comté. Les élus locaux dont le maire LR Damien Meslot ont estimé eux qu'on avançait dans ce dossier. ► Lire notre article

 


 

Ce qu'il faut retenir des annonces de Bruno Le Maire


Pour Bruno Le Maire, ce plan tel qu'il est ne passera pas. Le nombre de suppressions de postes ne va pas, les salariés ne doivent pas perdre en compétences a indiqué le ministre qui présidera lui même le comité de suivi dont la première réunion est prévue début septembre. 

"Le plan social de General Electric doit être amélioré", a souligné Bruno Le Maire. "Pour chaque euro d'argent privé qui sera mis dans l'activité aéronautique, je suis prêt à mettre un euro d'argent public pour ouvrir de vraies perspectives de transformation industrielle sur les activités qui paraissent porteuses", a annoncé le ministre. 


Bruno Le Maire hué à son arrivée et départ de Belfort de l'usine GE


Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est arrivé à l'usine sous les huées et les sifflets de centaines de personnes réunies un peu plus tôt en assemblée générale convoquée par les syndicats de General Electric. Le ministre de l'Economie avait atterri dans l'après-midi à l'aéroport de Bâle-Mulhouse. Le cortège officiel  précédé de motards de la police, s'est engouffré dans un bâtiment. Devant l'usine, une vingtaine de gilets jaunes qui s'étaient placés au premier rang des manifestants et de Belfortains, des familles venues soutenir les salariés de GE. Les insultes et sifflets ont accompagné l'arrivée et le départ du ministre. 
   
Images France 3 Franche-Comté Denis Colle et Eric Debief

 
    
General Electric emploie quelque 4.300 salariés à Belfort, dont 1.900 dans son entité gaz. Le groupe américain a annoncé la semaine dernière sa volonté de supprimer 1.044 postes en France, dont 792 dans cette entité qui produit des turbines à gaz et 252 dans d'autres entités dédiées aux "fonctions supports". Le site de Belfort serait le plus impacté avec 985 suppressions de postes à Belfort et Bourgogne. 
 
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