Les amoureux de camping-cars, de fourgons ou de vans sont directement affectés par la hausse des prix de l’essence et du gasoil. A Belfort, les créateurs de la chaîne Youtube Peripléties et du blog du même nom donnent quelques conseils pour s’adapter.
Il n’y a pas si longtemps, les vacances en camping-car étaient synonymes de liberté, mais aussi d’économies. La hausse des prix du carburant pourrait changer la donne.
Les Belfortains Pauline Moiret-Brasier et Simon Daval sont spécialistes du sujet. En 2016, ils ont entamé un tour d’Europe en camping-car et ne se sont plus vraiment arrêtés. Partout où ils se trouvent ils partagent leurs aventures et leurs expériences en ligne, sur Youtube, leur blog ou leurs réseaux sociaux, derrière le nom "Péripléties".
Les prix actuels de l’essence et du gasoil les inquiètent, eux et leurs abonnés. Sur Youtube, le couple a partagé ses impressions sur le sujet.
“En gros, avec notre camping-car on fait 500 km avec un plein de 60 litres, donc fait ça fait 120€ les 500 km à peu près”, détaille Simon Daval auprès de France 3 Franche-Comté.
Des conseils simples
Pour éviter que tout le budget des vacances ne s’évapore avec l’essence consommée, les youtubeurs-voyageurs donnent quelques conseils simples : “un camping-car, un fourgon, c'est juste un moyen d'aller quelque part mais ce n’est pas une finalité. Souvent, on part, on part moins loin, plus longtemps et puis et on reste sur place quelques jours. Ensuite, on articule les modes de déplacement. Il y a beaucoup d’aires de services pour les véhicules itinérants donc on peut les garer puis partir à pied, à vélo ou en transport en commun.”
Pour Simon Daval, en termes d’aménagements d’accueil, “la France est un des meilleurs pays pour voyager en camping-car".
Les auteurs de Péripléties, qui travaillent également à bord de leur camping-car, évoquent souvent l’écoconduite. Sollicités par leur communauté en ligne, ils prévoient une vidéo sur le sujet.
“Quand on voyage avec un véhicule de loisir, on découvre des paysages, donc on roule un peu plus lentement. Ce sont des choses toutes bêtes, mais on ne prend pas l'autoroute par exemple. Parce que ça va énormément consommer.”
Vive l'écoconduite !
Pauline Moiret-Brasier et Simon Daval ont fait le test : en roulant “de manière sportive” et en pratiquant l’écoconduite, ils parviennent à gagner 3 litres au 100 (trois litres pour cent kilomètres), une économie non négligeable quand on passe sa vie sur les routes.
Le couple fait également appel à des applications communautaires, qui partagent régulièrement le prix de l’essence dans chaque station.
Grâce à toutes ces astuces est-il toujours économique de voyager en camping-car ?“Nous, on a un petit camping-car qu’on a acheté il y a 8 ans à 15.000€, répond Simon Daval. Quand on voit le prix des véhicules neufs aujourd’hui, entre 60 et 80.000€, sachant que ça augmente chaque année, on peut se poser la question. Nos abonnés nous répondent que c’est un choix de voyage et de loisir et qu’ils sont prêts à faire des sacrifices pour le maintenir. Nous aussi, on a choisi de voyager en camping-car, on aime ça et ce n’est pas la hausse des prix qui va nous arrêter. On va, on va tout faire pour continuer comme ça, en faisant des choix un peu différents ou en ajustant un peu nos trajets, en partant moins loin, par exemple.”
Mieux consommer
Dans la vidéo que les voyageurs partagent sur Youtube sur le sujet, Simon Daval évoque une étude allemande “Pour un voyage de deux personnes de 14 jours pour un aller-retour de 1568km, le bilan carbone en camping-car est évalué à 731 kg de CO2, 741 kg en transports en communs + hôtel et 1048 kg en hôtel + voiture.”
“Quand on vit dans une petite maison roulante, précise Simon Daval, on fait des économies autrement. Nous par exemple, on a une installation électrique solaire. On crée notre propre énergie donc on économise sur ce budget-là. A bord du camping-car, on a 100 litres d’eau et on peut tenir 10 jours avec. Donc quand on roule, notre impact environnemental par rapport à la vie en appartement ou en maison est bien moindre. Bien moindre aussi que quand on voyage en avion.”
Au-delà des économies, le message que les voyageurs de Peripléties veulent communiquer, c’est la possibilité, pour les camping-caristes, de voyager de manière plus responsable. “On est aussi là pour consommer local quand on va dans une ville ou sur un territoire, et le but, c’est d’avoir un impact positif.”