Hôpital de Trévenans : une aide-soignante soupçonnée d'avoir drogué ses collègues dans le service de réanimation

Une enquête judiciaire est en cours. Plusieurs plaintes ont été déposées parmi les personnels de l’hôpital du Nord Franche-Comté. Les faits remontent au mois de juin 2019 bien avant la crise du covid-19 qui a particulièrement touché cet hôpital du Territoire de Belfort. 

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Certains salariés de l’hôpital du Nord Franche-Comté ont découvert la nouvelle dans les colonnes de l’Est Républicain. Avec stupeur. Ils n’étaient pas au courant. D’autres avaient déjà eu vent des soupçons qui pèsent sur une ancienne salariée, exclue de la fonction publique depuis septembre 2019.

Les faits remontent à juin 2019 bien avant la crise sanitaire du Covid-19. Au sein du service réanimation, une aide-soignante proche de la retraite est soupçonnée d’avoir drogué ses collègues, indique le journal. Elle aurait selon le quotidien injecté avec une seringue une substance, probablement un neuroleptique, dans les boissons de ses collègues entreposées au frigo. Certains personnels se sentaient mal sans explications. Selon le quotidien, ils ont fini par installer un téléphone portable pour avoir la certitude du geste effectué régulièrement par l’aide-soignante. Une dizaine de plaintes auraient au total été déposées. Mais, plus d’un an après, les plaignants n’ont aucune nouvelle. “Ce qu’on voudrait c’est que l’affaire soit jugée, qu’il y ait une condamnation et qu’on nous dise surtout avec quel produit, on a été droguées” confie une des victimes dans la presse. 

Contactée, la direction de l’hôpital précise dans un communiqué : “L’affaire étant en cours d’instruction, l’HNFC ne peut apporter davantage d’informations quant à la suite donnée par la justice, car elle n’en dispose pas.L’hôpital a porté plainte contre l’agent suspecté, qui a été écarté sans délai de l’hôpital et exclu de l’établissement sur la base des éléments dont il disposait. Les soignants concernés par les faits ont été accompagnés par l’hôpital dans leur dépôt de plainte et sur le plan psychologique pour ceux qui le souhaitaient. L’hôpital reste dans l’attente de la suite donnée par la justice"

Joint par France 3 Franche-Comté, le procureur de la République de Belfort Eric Plantier indique que l’enquête est toujours en cours du chef d'administration de substance nuisible. Mais il n’en dira pas plus.  L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Belfort. 
 

Personnels et syndicats dans l'attente des résultats de l'enquête


Du côté des organisations syndicales de l’établissement hospitalier, la discrétion prévaut sur cette affaire. “Une enquête est en cours, nous ne communiquerons pas” déclare le syndicat CGT.

“On savait qu’il y a avait une enquête en cours. Effectivement, il n’y a rien de nouveau. C’est une enquête très longue...Je peux comprendre que mes collègues ont besoin de réponse. Les répercussions psychologiques ont été importantes pour elles. Elles ont besoin de savoir” explique Céline Durosay, infirmière à l’HNFC et vice-présidente de la coordination nationale infirmière, la CNI. “ On savait que ça allait être long, car cela va bien au-delà des faits” pense-t-elle. 

Pourquoi l’aide-soignante a-t-elle agi de la sorte ? Avec quelle substance ? Comment s’est-elle procuré le produit ? Quel était l’état psychologique de cette salariée ? Jusqu’où a-t-elle mis en danger ses collègues, et indirectement les patients ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse.

La CFDT est aussi dans l’attente des investigations de la justice. “L’affaire prend du temps effectivement, on sait que les victimes peuvent se sentir oubliées, mais il faut absolument que la lumière soit faite” estime Mélanie Meier. 


Une enquête qui fait écho après l'affaire de l'anesthésiste de Besançon


L’affaire qui éclate en rappelle une autre encore sous les feux de l'actualité. Dans une clinique de Besançon, une autre enquête est ouverte et mobilise police et parquet. Le Dr Frédéric Péchier, médecin anesthésiste est mis en examen pour 24 empoisonnements de patients suivis par ses collègues entre 2008 et fin 2016, dont neuf sont décédés.

Il est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de ces patients, âgés de 4 à 80 ans, pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur et discréditer des collègues des cliniques de Besançon avec lesquels il était en conflit. L’enquête n’est toujours pas close. 

Pour Céline Durosay, ces nouveaux faits, s’ils sont étayés par l’enquête au sein de l'hôpital de Trévenans, sont graves. “C’est sûr que quand ça arrive dans votre établissement, ça fait drôle, c’est triste, et c’est grave” déplore l’infirmière. 95 personnes travaillent au sein du service réanimation.



 
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