Ce vendredi 8 octobre 2020, le ministre était en déplacement à l'hôpital du Nord Franche-Comté près de Belfort. Olivier Véran a annoncé 50 millions d'euros supplémentaires pour l'ouverture de 4.000 lits à la demande dans les hôpitaux.
4.000 lits cet hiver dans l'ensemble des hôpitaux de notre pays, l'une des mesures du Ségur de la Santé
"Dès la semaine prochaine, je débloquerai une enveloppe de 50 millions d'euros supplémentaires de manière à pouvoir ouvrir jusqu'à 4.000 lits dans l'ensemble des hôpitaux de notre pays" : c'est la principale information à retenir de la visite rendue ce vendredi par le ministre dans l'hôpital du Territoire de Belfort. Une mesure annoncée lors d'un point presse.
Cette mesure, promise dans le cadre du Ségur de la santé, sera effective "dès le mois de décembre et avant s'il le faut", a ajouté Olivier Véran "parce qu'il y a urgence pour être capable de faire baisser la pression dans les hôpitaux et de créer de la place là où il y en a".
Il faut qu'on ait des lits à la demande qu'on soit capable d'ouvrir quand c'est nécessaire et de refermer si la pression sanitaire diminue", afin "qu'on ne manque jamais de lits quand on en a besoin.
Olivier Véran a rencontré des soignants de l'hôpital du Nord Franche-Comté et inauguré l'établissement
Au lendemain des annonces plaçant Lille, Lyon, Grenoble et Saint-Etienne en zone d'alerte maximale, et Dijon en alerte renforcée, le ministre de la Santé s'est déplacé dans le Territoire de Belfort. Un département particulièrement touché ce printemps par l'épidémie. 201 personnes y ont trouvé la mort depuis le début de l’épidémie.
Le ministre a été accueilli un peu avant 11 heures par le maire de Belfort Damien Meslot, Pierre Pribillle, directeur de l’Agence Régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté, et Pascal Mathis, directeur de l’HNFC. Olivier Véran s'est rendu dans le service réanimation à la rencontre des personnels. Il a pu voir le masque de protection pour les soignants réalisé au début de l’épidémie, avec un masque de plongée Décathlon revisité par l’Université Technologique de Belfort Montbéliard. Il a pu échanger lors d’une table ronde avec des infirmières et aide-soignantes de différents services de l’hôpital. Les syndicats devaient être reçus eux par un conseiller du ministre. Vers midi, avant de partir, Olivier Véran devait inaugurer symboliquement cet hôpital médian situé entre Doubs et Territoire de Belfort, le site a ouvert en 2017.
Les premières augmentations arrivent sur les feuilles de paye des soignants
Le ministre est venu à la rencontre des soignants qui commencent à toucher les augmentations de salaires obtenues dans le cadre du Ségur de la Santé. Les agents hospitaliers (hors médecins) ont obtenu une augmentation générale de 183 euros net.90 euros seront versés dès le mois de septembre, octobre au plus tard a indiqué Olivier Véran dans un entretien accordé à l’Est Républicain.
“Quand vous êtes aide-soignant, que vous gagnez 1 500 euros par mois, ce n’est pas négligeable ! La deuxième partie de cette augmentation des rémunérations : à partir de mars, chacun à l’hôpital ou en Ehpad aura 183 euros net de plus par mois et il y a aussi tout un travail sur les grilles salariales qui va rapporter en moyenne 35 euros de plus aux soignants. Jamais l’hôpital ou les Ehpad n’ont connu une telle augmentation” a argumenté le ministre. 200 millions d’euros sont prévus pour les étudiants.
A Trévenans, le ministre a rappelé les grandes mesures du Ségur de la Santé destinés aux soignants et hôpitaux : 15000 recrutements, et 8 milliards destinés aux augmentations de salaires. La reprise de la dette des hôpitaux est prévue pour un montant de 13 milliards.
“Le premier problème de l'hôpital, c'est le recrutement. On n'est plus attractif”
Céline Durosay, vice présidente de la coordination nationale infirmière (CNI) estime que le Ségur de la Santé est un début, mais il ne règle pas tout : "Le premier problème de l'hôpital, c'est le recrutement. On n'est plus attractif. Alors les 183 euros d'augmentation nets par mois, c'est un début, surtout pour les bas salaires, cela n'est pas négligeable. C'est mieux que ce qui a été fait les 20 dernières années.Mais cela n'est pas suffisant au regard des compétences, de l'investissement, des responsabilités des soignants" estime cette infirmière.La CGT appelle à un rassemblement en début d'après midi sur le parvis de l'hôpital de Trévenans. Le ministre lui repart pour Grenoble où il est attendu en fin de journée. L'Isérois Olivier Véran ira à la rencontre de soignants de l'Institut de formation en soins infirmiers du CHU.
L’épidémie de coronavirus Covid-19 s’aggrave en France
Aix-Marseille et Paris, Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne vont basculer samedi 10 octobre en zone d'alerte maximale, synonyme de nouvelles restrictions sanitaires pour freiner l'épidémie de Covid-19, qui s'aggrave.Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, n'a pas exclu vendredi la possibilité d'un reconfinement local et a averti les Français qu'il fallait se préparer à vivre avec le virus jusqu'à l'été prochain.
En Bourgogne Franche-Comté, la situation est variable d’un département à l’autre. La métropole de Dijon est passée en alerte renforcée. La Saône et Loire et la Côte d’Or sont les départements les plus touchés.