En France, l’entreprise VitalAire, une filiale santé à domicile d’Air Liquide a annoncé début décembre 2023 un plan de sauvegarde de l’emploi dans le cadre d’une restructuration. Le PSE prévoit 479 suppressions de postes sur 1035. À Belfort où une quarantaine de postes sont menacés, les salariés sont en grève ces 25 et 26 mars.
Un piquet de grève. Et quelques pancartes au goût amer. "VitalAire, plus de salaires, on repart les fesses à l'air". Devant le site de Belfort, l’une des 55 implantations de VitalAire en France, le moral n’y est pas vraiment. Ces hommes et ces femmes jouent un rôle dans la santé de nombreux patients du pays, notamment les personnes en insuffisance respiratoire ou atteintes de mucoviscidose. L’entreprise est spécialisée dans l’activité respiratoire (apnée du sommeil, oxygénothérapie, ventilation assistée) et celle de la perfusion, nutrition et diabète. Elle emploie plus d’un millier de salariés. Des techniciens comme des administratifs, commerciaux…
Le site de Belfort va perdre deux tiers de ses emplois
“Il y a 63 salariés à Belfort, on aura 42 suppressions de postes. Cela nous impacte fortement. Ici, c’est tout le volet administratif qui va disparaître. On ne concerne que le côté technique” confie Emmanuel Perez, technicien respiratoire et délégué syndical CGT au micro de notre journaliste Sarah Francesconi. “On est rémunérés par la Sécu et les mutuelles. Chaque année, le niveau de remboursements baisse. En parallèle, il y a eu une forte inflation. Comme on est des intervenants à domicile, cela a un impact sur les coûts de l’entreprise, mais on ne s’attendait pas à ce que ce soit si violent” complète-t-il.
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Selon la CGT, l’entreprise qui s'est lancée dans ce plan du fait de la crise dans le milieu de la santé à domicile est toujours extrêmement profitable. Et rapporte des millions d’euros chaque année au groupe Air Liquide. D’après le syndicat, le groupe a réalisé 28 milliards de chiffres d’affaires en 2023, soit une croissance de 4 % par rapport à 2022. Et l’activité santé marge à + 10%.
C’est injuste, on est en colère. On a toujours été fidèle au poste pour VitalAire. C’est inconcevable de nous jeter comme ça, sachant que notre entreprise fait de très gros bénéfices
Zohra Enée, élue CSE CGT VitalAire Belfort
Les syndicats dénoncent ce plan de sauvegarde de l’emploi qui va éjecter du monde du travail des salariés qui travaillaient parfois depuis 25 - 30 ans dans la société.
Les négociations sur le PSE se poursuivent jusqu’au 22 avril. Les syndicats entendent bien peser de tout leur poids pour obtenir des conditions décentes de départs pour les salariés concernés et des indemnités au-delà du minimum légal.
