A Beaucourt (Territoire de Belfort), les professeurs du collège Saint-Exupéry ont décidé de se mettre à nu ce vendredi 4 janvier pour dénoncer les décisions de la direction académique pour 2022, et notamment la suppression de trois classes à la rentrée prochaine.
La mobilisation dure depuis plus d’une semaine au collège Saint-Exupéry de Beaucourt (Territoire de Belfort). Le corps enseignant souhaite dénoncer des décisions prises par le rectorat pour la rentrée prochaine. Trois classes seront supprimées en 2022, moins d'heures de cours sont annoncées et déjà se dessinent des classes surchargées au mois de septembre 2022.
En cet après-midi du vendredi 4 février, l’action des professeurs sonne alors comme un coup d’éclat. Dans la cour du collège, à 13 heures, une vingtaine de personnes sortent, la fleur au fusil… et les cartons sur le corps. Toutes et tous nus. Les uns lancent : « L’éducation nationale, à poil ! »
Sur un air de Patrick Sébastien, le corps pédagogique tente alors d’interpeler, sous le regard abasourdi des élèves. « Ah qu’est-ce qu’on aimerait bien pouvoir se faire entendre ! Enseigner à trente, c’est pas le bon chemin. Ah qu’est-ce qu’on voudrait bien pouvoir se faire entendre ! »
Des fermetures de classe justifiées par la démographie
La situation risque de s’aggraver dans ce collège. Si les annonces pour la rentrée prochaine se réalisent, les effectifs seront bien trop importants pour l'équipe pédagogique, avec plus de 30 élèves en moyenne par classe. Une décision allant à l'encontre des collégiens pour Candice Galmiche. Cette professeure d'EPS déplore : « Les élèves très fragiles vont rester sur le côté. On ne pourra pas s’en occuper. Des classes à 29-30, c’est ingérable. »
L’académie justifie ces choix par un facteur : l'indice social de l'établissement. Cet indicateur, calculé tous les ans, permet de classer les établissements en fonction de la démographie (de 1 à 5, 1 désignant les établissements dans une zone démographique très dense). Le collège de Beaucourt a un indice social de 3. Marianne Tenzi, Directrice académique des services de l'Education Nationale - Territoire de Belfort, l'explique : « Ces chiffres sont arrêtés tous les ans de la même façon à savoir prévision d'effectif, regard sur le constat de l'année dernière, une baisse démographique dans le territoire dans son ensemble et une baisse démographique, en particulier, à Beaucourt. » En fonction de cet indice, des moyens sont alloués à l’établissement. Moins il y a d'élèves dans le secteur, moins il y aura de classes.
La direction académique attribuera tout de même 13 heures d'enseignement supplémentaires par semaine au collège de Beaucourt. Cependant, les professeurs comptent se mobiliser une nouvelle fois, mercredi 9 février. Cette fois, accompagnés des parents d'élèves.