Protoxyde d’azote, un gaz qui n’a rien d’hilarant : la ville de Belfort interdit sa consommation sur l’espace public

Un arrêté en date du 7 septembre 2023 interdit à Belfort (Territoire de Belfort) la consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique et dans les lieux publics pour un an. Ce produit détourné de sa destination pose des questions de santé et de sécurité, estime la municipalité.

Le protoxyde d’azote (N20) est un gaz courant. On le trouve dans les cartouches pour siphons alimentaires pour faire notamment de la chantilly. On le trouve aussi dans des bonbonnes réservées à usage médical pour anesthésier les patients. Le protoxyde est depuis bien longtemps détourné de son usage. Les consommateurs apprécient ce gaz dit hilarant, mais dangereux pour la santé. Consommer du protoxyde d’azote peut entraîner une asphyxie par manque d’oxygène, une perte de connaissance, une brûlure par le froid du gaz expulsé, une désorientation, des vertiges et chutes notamment, rappelle la Mildeca, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.

En cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés et/ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir. La consommation de gaz hilarant quand elle est associée à d’autres produits comme l’alcool et les drogues augmente les risques pour le consommateur.

"À Belfort, c'est un phénomène en expansion"

À Belfort, la municipalité prend les devants pour tenter de limiter ces consommations de gaz hilarant. Un mois après la publication de son arrêté, la ville lance également une campagne de sensibilisation.

"On a des groupes de jeunes qui sniffent ces produits et ont ensuite un comportement agressif. Cela devient une mode, le protoxyde d'azote, et cela a des conséquences" explique Damien Meslot, maire LR de Belfort. "Je ne suis pas certain que les jeunes ont conscience des risques qu'ils prennent en consommant du protoxyde d'azote" ajoute l'élu. Il précise que tous les milieux sociaux sont touchés par ce phénomène.

Sur le terrain, la ville a fait le constat : de plus en plus de cartouches de protoxyde d’azote sont retrouvées sur la voie publique. Certaines bonbonnes en contiennent jusqu’à 666 g. Ce sont autant de déchets qui n’ont rien à faire sur la voirie, des déchets à trier. 

La vente du protoxyde d’azote est déjà interdite aux mineurs. La ville de Belfort a souhaité aller plus loin en interdisant la détention du protoxyde d’azote aux mineurs sur la voie publique. Pour la consommation sur la voie publique ou dans un lieu public, elle est interdite à tous, majeurs et mineurs.

L’arrêté belfortain précise un périmètre dans lequel les interdictions de consommation du protoxyde d'azote sont en vigueur. Il s’agit principalement du centre-ville, de la vieille ville, et des quartiers des Résidences et Glacis.