SPA de Belfort : pourquoi le déménagement à Danjoutin fait débat

La SPA de Belfort, située porte du Vallon, doit déménager d’ici à 2025 à cause d’un site jugé trop vétuste par les services de la préfecture. Mais le nouveau site choisi pour accueillir le nouveau refuge et la fourrière, à Danjoutin dans le Territoire de Belfort, ne fait pas l’unanimité.

Une soixantaine de chiens et plus de 130 chats de la SPA pourraient s’installer à Danjoutin suite au projet de déménagement de la SPA de Belfort, d’ici à 2025. En cause ? Des équipements et locaux actuels vétustes et trop petits, qui ne sont “pas dignes du bien-être animal”, selon Damien Meslot, président du Grand Belfort, à l’origine du projet initié en 2017. 

Un site retenu pour y faire construire un refuge et une fourrière flambants neufs car réunissant différentes exigences, selon le président du Grand Belfort : “suffisamment éloigné des habitants, qui permette de se raccorder facilement à l’eau et l’électricité et pas dans une zone classée.” Suite à l’enquête publique qui s’est déroulée du 11 septembre au 13 octobre, le commissaire enquêteur doit remettre son avis en novembre 2023. 

Un collectif créé en opposition

Reste que les habitants de Froideval et Bavilliers, eux, ne sont pas convaincus et lui ont fait savoir. Le 13 septembre dernier, un collectif de citoyens de ces communes a fait circuler une pétition et s’est rendu en mairie pour s’opposer au projet. “Ce qui me gêne c’est qu’on a été averti au moment de l’enquête publique, par hasard, en voyant le panneau jaune vers le grand bois. Mais aucune information n’a été faite”, témoigne une habitante qui a souhaité rester anonyme. 

“On n’est pas contre le projet en lui-même. On pense que c’est une nécessité publique que le refuge déménage, mais l’implantation ne convient pas du tout”, temporise-t-elle. Toutefois, les riverains se disent inquiets par les nuisances sonores, avec une première maison à un peu plus de 2 kilomètres et un hôpital psychiatrique à proximité. “Ce secteur est déjà bruyant, on a la voie ferrée, l’autoroute”, précise celle qui habite à Froideval.

Un hectare défriché

La deuxième crainte porte sur l’emplacement choisi, un espace boisé classé selon le Plan d’urbanisme (PLU), qui doit être révisé pour devenir constructible, comme indiqué sur l’arrêté concernant le déménagement : “La procédure de mise en compatibilité du Plan Local d’Urbanisme (PLU) concerne la commune de Danjoutin.” Pour l’habitante interrogée par les équipes de France 3, toute implantation va “automatiquement éradiquer toute la faune sauvage, écureuils, blaireaux, oiseaux d’hiver qui nichent”, cite-t-elle. 

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Le président du Grand Belfort, lui, juge ces propos “excessifs” et se veut rassurant : “On va défricher un hectare, un hectare qui n’est pas classé, assure-t-il, et on va le reconstituer sur une zone sur la même commune de Danjoutin, donc il n’y aura aucun problème de ce côté-là. Sur les habitations, elles sont à 300 mètres de la construction, donc il n’y aura pas de nuisances.” Il indique également que les boxs pour les chiens seront insonorisés. 

4.5 millions de budget

De son côté, le refuge de L’Arche de Noé, de la SPA de Belfort, reste à l’écart de ces débats, face à des préoccupations financières. Initialement, la société devait contribuer au tiers du financement, d’un total de 4.5 millions d’euros, avec un emprunt sur 30 ans à hauteur de 45.000 euros annuel et 400.000 euros ponctionnés sur les réserves, qui sont de 500.000 euros. L’association, dont le budget est affecté uniquement au fonctionnement, ne pourra toutefois pas mettre la main à la poche. “Manifestement le déménagement se poursuit sans nous”, indique Michel Mouhat, président de la SPA Belfort.   

Ce que confirme Damien Meslot : “Si la SPA a des difficultés financières localement, nous porterons le projet sans leur apport. L’important c’est vraiment de construire ce nouveau lieu. Nous regarderons avec eux pour qu’ils puissent gérer ce bâtiment, ça ne pose pas de problème particulier”, précise-t-il. Plusieurs subventions ont d’ores et déjà été obtenues de la part de la Cille, du Conseil départemental, de la Région et de l’Etat. 

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