Selon les syndicats, les 100 "TGV du futur" promis par l'Etat au groupe Alstom pourraient apporter au site historique de Belfort la moitié de sa charge de travail pendant 10 ans.
Cette commande impliquerait la fabrication de 20 motrices par an pendant une décennie pour arriver au total de 200 (deux par TGV), a souligné Olivier Kohler, délégué CFDT de l'usine de Belfort, spécialiste de cette production dans le groupe.
" La direction nous a rappelés qu'il fallait une cadence équivalente d'autres locomotives classiques pour assurer le plan de charge et la viabilité du site ", a-t-il ajouté M. Kohler, à la suite de plusieurs réunions avec la direction locale engagées depuis la semaine dernière. " Cela nous ferait donc faire la moitié du chemin ", a-t-il conclu.
Le TGV du futur fait partie des projets phares du plan de maintien des activités ferroviaires et industrielles sur le site de Belfort, annoncé en octobre 2016 pour faire face, en particulier, à la concurrence du géant chinois CRRC.
Un porte-parole d'Alstom a confirmé que le plan de charge actuel de l'usine se situe à 40 motrices TGV et locomotives annuelles.
Le nouveau marché entraînerait une mise en production au début des années 2020, selon les syndicats. Il doit cependant être confirmé par la SNCF, le client effectif.
La décision du conseil d'administration de SNCF Mobilités est attendue mi-avril ou fin juin, avait indiqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire le 22 mars lorsqu'il avait annoncé la commande, la qualifiant de " décision prise ".
En outre, le site belfortain devra être confirmé comme fabricant de l'ensemble des nouvelles motrices. " On produira à coup sûr celles des cinq premières rames, en pré-série, mais au-delà, la direction ne cesse de nous rappeler qu'il faudra qu'on prouve notre compétitivité ", a souligné mardi André Fages, délégué CFE-CGC à Belfort.
Alstom emploie 480 salariés à Belfort, 9.000 en France et 32.800 dans le monde.