Le département du Territoire-de-Belfort vient de suspendre les travaux d'aménagement de l'Allaine à Delle. Selon la nouvelle majorité, le projet de restauration de la rivière, votée par l'ancienne majorité, ne règle pas le problème des risques d'inondations dans certains secteurs de la ville.
Les pluies des derniers jours ont constitué un test grandeur nature selon les élus de la nouvelle majorité. Les nombreuses crues remettent en cause le programme mis en place par l'ancienne majorité.
Le contrat de rivière Allaine est un programme d'actions d'une durée de 5 ans qui a pour but de restaurer la qualité de l'eau et des milieux aquatiques de l'Allaine, afin d'atteindre le bon état imposé par la Directive Cadre Européenne sur l'Eau. Les problèmes d'inondations sont venus se greffer sur le programme initial.
Au cours des siècles passés, l’Allaine a subi de nombreux aménagements, dégradant peu à peu sa qualité écologique.
Trop droite et trop rigide
C’est ainsi que qualifient la rivière Allaine les spécialistes de l’eau et des milieux aquatiques. En 300 ans, l’Allaine a perdu près de 15% de son linéaire d’origine. Son fond et ses berges ont été intégralement artificialisés, transformant le cours d’eau en un simple chenal. Il a ainsi perdu ce qui constitue son caractère naturel. Ces dégradations ont des conséquences néfastes sur la sécurité (inondations), l’alimentation en eau potable (nappes alluviales trop profondes) et l’environnement (dégradation de la qualité des milieux).
Quel est le projet initial ?
Le projet concerne deux kilomètres du cours d’eau. Les enjeux sont nombreux. Il s’agit d’améliorer la qualité de l’eau mais également d’offrir aux poissons des lieux de reproductions ainsi que de rétablir la libre circulation des poissons et des sédiments en supprimant les trois seuils actuels. La restauration d’une zone d’expansion des crues (prairie inondable) pour en minimiser les impacts est également prévue. Le projet a su tirer parti de l’expérience menée sur l’Allaine en Suisse qui a donné des résultats positifs.
Aujourd'hui les élus ne sont pas satisfaits des travaux en cours et ils préfèrent demander de nouvelles études plutôt que d'attendre la fin des travaux.
Reportage Laurent Ducrozet et Laurent Brocard.