Entretien avec H.F. Thiéfaine, invité de Skip The Use aux Eurockéennes

Hubert Félix Thiéfaine sera vendredi soir sur la Grande Scène du Malsaucy, invité par le groupe Skip The Use. Questionné par notre confrère Michel Buzon qui le suit depuis de nombreuses années, le chanteur évoque cette expérience, ses collaborations, sa tournée.

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Michel Buzon : Tu es invité par Skip the Use aux Eurockéennes. Cette nouvelle génération t’a fait signe à maintes reprises (les « fils du coupeur de joints : Tryo, Aldebert, Archimède…). Qu’est-ce qui te séduit chez « Skip The Use » ?

Hubert-Félix Thiéfaine :J’aime le rock et les décibels. Rares sont les groupes en France à dégager une telle énergie sur scène ! Leur univers musical est intéressant aussi, ils arrivent à jongler entre gros riffs et mélodies planantes, il y a de la hargne et de la douceur, de la révolte aussi : un univers contrasté donc, je suis sensible à ça.
 

MB : Partager une scène quelques minutes comme invité, c’est un instant particulier, un moment unique ?

HFT : C’est un exercice difficile : on n’a pas le droit à l’erreur… Et puis ce n’est pas son public non plus, on ne sait jamais si ça va plaire ou non… Mais quand ça se passe bien, c’est grisant, il y a une alchimie qui s’installe sur scène, alors on aimerait que ça dure plus longtemps !
 

MB : Mathieu Monnaert a composé la musique de « Médiocratie », regard acéré sur les dérives d’un monde qui tire vers le bas. Comment t’arranges-tu avec ce manque de profondeur, de chaleur et d’humanité ? En créant ton univers ?

HFT : En écrivant justement une chanson comme « Médiocratie » ! Le monde actuel est intéressant sur certains points mais il est vrai qu’il y a comme une dynamique malsaine qui ne pousse pas au dépassement de soi. Ce n’est pas propre à notre époque d’accord mais j’ai quand même l’impression que les choses ne vont pas en s’arrangeant. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours aimé la solitude : quand le monde qui m’entoure devient trop pénible, j’ai cette solution de repli.

MB : Sur ton dernier album, tu poursuis donc les collaborations avec d’autres compositeurs. Comment vis-tu ce partage là ? Que t’apporte-il ?

HFT : Là aussi c’est un exercice intéressant de voir comment d’autres perçoivent mes textes, les nuances musicales qu’ils vont utiliser : ça permet de faire de belles découvertes et aussi d’étoffer un univers : après quarante ans de carrière il est indispensable de savoir se renouveler !
 

MB : Cette fois-ci Lucas (Thiéfaine) est partie prenante. Il signe  les arrangements. Ça fait quelques temps déjà qu’il se rapproche de ta musique. On l’avait vu à la batterie, à la guitare. C’était le moment pour concrétiser et développer tout un album ensemble ? On le retrouve sur scène, Alice Botté aussi ?

HFT : Ce n’était pas prévu. Lucas travaillait de son côté en studio sur des musiques à lui. Je lui ai demandé de procéder à l’enregistrement en version guitare-voix de plusieurs de mes titres afin d’avoir une maquette convenable. Ces morceaux lui ont plu et il a eu envie de tenter des arrangements sur « En remontant le fleuve ». J’étais alors en voyage et il m’a envoyé le mp3 par mail. Quand j’ai écouté ce qu’il avait fait, je me suis dit qu’il avait exactement pigé ce que je voulais pour cette chanson. Je lui ai alors demandé, s’il le voulait, d’arranger les autres titres. De fil en aiguille, il a fait l’intégralité des arrangements de l’album et nous avons eu envie de lui confier la réalisation. Par contre, connaissant la charge et la pression d’un travail de réalisateur, je ne voulais pas lui bousiller ses 20 ans et on a décidé finalement d’une coréalisation avec Dominique Ledudal, qui avait fait un super boulot sur l’album précédent. Le courant est passé rapidement entre Lucas et lui et une complicité rare s’est installée entre eux. Concernant la scène, c’était le prolongement logique de son travail sur le disque : il fallait harmoniser la set list avec les morceaux du dernier album.
Dès la dernière tournée, il s’est développé une relation de grande amitié entre Alice et Lucas, les retrouver ensemble sur scène permet de donner à leur relation une composante artistique : il forme un duo de guitaristes complémentaires !
 

MB : Avec « Suppléments de mensonge », tu avais été programmé dans énormément de festivals. As-tu abordé cette tournée différemment ?

HFT : Chaque tournée est différente, celle-ci a été abordée en sachant qu’il y aurait 5 musiciens, ce qui offre de nouvelles possibilités. Concernant les festivals, le planning fait qu’il y en aura sur deux saisons estivales, en 2015 et en 2016.

Dernier album : Stratégie de l'inespoir (2014)
Prochains concerts d'Hubert Félix Thiéfaine en Franche-Comté
 
Toutes les dates de concerts en France sont à retrouver ici.
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