Histoires 14-18 : les juifs dans la guerre

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Vingt ans après le traumatisme de l’affaire Dreyfus, en 1914, les juifs de France, qu’on appelle alors Israélites, rejoignent l’armée comme tous les citoyens. Mieux, ils veulent à tout prix affirmer leur patriotisme. Une attitude volontariste sur fond d’antisémitisme latent. 

Depuis les décrets émancipateurs de la révolution française, les Israélites sont des citoyens à part entière. Sous Napoléon, le consistoire central organise le culte juif, qui devient privé. A la déclaration de guerre, les Israélites adhèrent à l’Union sacrée. Ils sont 36 000 mobilisés sur les 180 000 membres de la communauté. Le sacrifice consenti confirmera leur intégration. Les Juifs rendront à la nation ce qu’elle a offert à leurs aïeux.   Le rabbin belfortain Mathieu Wolff écrit : « un bel avenir est réservé au judaïsme français si les juifs français font leurs devoirs aussi bien qu’ils font leur devoir de français.»

Pour Henri Lange, son engagement est un moyen d’honorer une dette sévère que ses aïeux avaient contractée. « Je veux que personne ne puisse me contester le titre de Français, de vrai et bon Français. « L’émancipation des Juifs a commencé en 1789, et sera un fait accompli à la fin de la guerre », écrit Emile Cahen le 27 août 1914.

Source archives : Le Centre d’étude et de recherche sur les camps d'internement du Loiret ©France 3

S’engagent aussi 7 500 juifs étrangers résidant en France. Depuis la fin du XIXème siècle, ils ont fui les pogroms en Russie, en Europe centrale et dans l’empire ottoman. Le 2 août 14, ils défilent à Paris avec les autres étrangers. La foule crie « vive les juifs ! vivent les Russes ! » Sur les affiches, on peut lire « Frères ! C’est le moment de payer notre tribut de reconnaissance au pays où nous avons trouvé l’affranchissement moral et le bien-être matériel. »

Mais malgré l’Union sacrée, les préjugés ne disparaissent pas : les juifs sont victimes de discriminations dans certains régiments de zouaves et de marche des étrangers volontaires. On les accuse de combattre « pour la gamelle ». On traque les « planqués » à Paris. Des magasins sont saccagés.

Les ligues nationalistes lancent dès 1916 une guerre des chiffres sur le nombre réel d’engagés. Après l’armistice, passée l’allégresse, et alors que tout le monde panse ses plaies, les théories du complot juif international reprennent de plus belle, parallèlement à la montée des fascismes. Jusqu’à l’horreur de la seconde guerre mondiale. 76 000 juifs de France seront exterminés, dont 900 anciens combattants.

Remerciements et sources archives : 
Nadia Hofnung 
Centre d'études et de recherche sur les camps d'internement dans le Loiret et la déportation juive. Musée mémorial des enfants du Vel d'Hiv.


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