Les syndicats d'Alstom à Bercy : "on est dans un grand jeu d'échec"

Le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue, "se donne dix jours pour apporter des réponses" aux  400 salariés de l'usine Alstom de Belfort, menacée de quasi-fermeture, ont déclaré plusieurs syndicats à l'issue d'une rencontre mardi à Bercy. A Belfort, les syndicats restent mobilisés.

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"On a été écoutés" par le secrétaire d'État, qui "se donne dix jours pour nous apporter des réponses", a rapporté à la presse Stéphane Flégeau (CGT métallurgie), des propos confirmés ensuite par la CFDT et la CFE-CGC.
"Des rencontres vont être organisées avec l'ensemble des acteurs de la filière (ferroviaire) dans les prochains jours", selon le syndicaliste, qui a cité la SNCF, la RATP et le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif).
M. Sirugue "a demandé à être jugé sur ses actes dans dix jours", a confirmé André Fages de la CFE-CGC Belfort.

Le gouvernement est "en train de regarder tous les axes pour soutenir la filière dans son ensemble", notamment en envisageant "de relancer le comité stratégique de la filière ferroviaire", selon Thierry Muller (CFDT) qui y voit "une coquille vide".

D'après la CGT, la décision d'arrêter la production de locomotives de l'usine historique d'Alstom à Belfort ne répond pas à une logique industrielle.

"La question est: +est-ce qu'on maintient une industrie de production en France (...) ou est-ce qu'on reste dans une logique financière (...) qui engendre une suppression de l'appareil productif?+", s'est interrogé le représentant de la CGT métallurgie.

Son syndicat "appelle à une initiative" au siège de la compagnie à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) le 27 septembre, jour du prochain comité central d'entreprise. De son côté, le délégué de FO Philippe Pillot a émis le souhait que la direction et le gouvernement puissent "se parler". "Pour l'instant, ce n'est pas gagné", a-t-il observé.

A Belfort, le H des Alstom réapparaît dans les discours. L'entreprise l'a supprimé en 1998 lors de son introduction en bourse.  "Aujourd'hui, c'est la remise en cause de notre avenir. Et les Alsthommes, on ne va pas se laisser bouffer !", lance Olivier Kohler, délégué CFDT d'Alstom Belfort, devant quelque 250 salariés réunis mardi en AG dans la cour.
Presque une semaine après le "coup de marteau", avec l'annonce par la direction d'Alstom de transférer l'activité du site belfortain vers le site bas-rhinois de Reichshoffen d'ici à 2018, l'usine qui fabrique les motrices de trains à grande vitesse tourne au ralenti.

Les syndicats ont appelé les salariés à "lever le pied" et à ne "plus mettre la main dans le cambouis", sans toutefois lancer d'appel à la grève.
"Il n'est pas question de se remettre au travail, il n'est pas question de faire comme si de rien n'était", explique Olivier Kohler à ses camarades.
Hué par moments, le syndicaliste peine à convaincre ses camarades avant de leur lancer un vibrant appel, au nom des quatre organisations syndicales d'Alstom Belfort, "à se mobiliser" jeudi dans les rues, suscitant des applaudissements nourris de ses collègues.

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