Pourquoi deux associations déposent-elles un recours contre la future plate-forme logistique à Fontaine ?

Le projet est porté par l'Italien Vailog, peut-être pour Amazon. A Fontaine, dans le Territoire de Belfort, un entrepôt de plus de 70.000 mètres carrés doit naître sur la zone de l'Aéroparc. France Nature Environnement et Les Amis de la Terre ont déposé un recours contre le permis de construire. 

Que sait-on de la future plate-forme logistique ?

Le projet a été dévoilé à l'automne dernier. La société italienne Vailog, spécialiste des parcs immobiliers logistiques, compte implanter un centre de 76.000 mètres carrés sur la zone de l'aéroparc à Fontaine, près de Belfort, à proximité immédiate de l'autoroute A36.

L'identité de l'exploitant du futur entrepôt n'a pas dévoilée, mais le quotidien Libération révélait en juin dernier qu'il s'agissait du géant du e-commerce Amazon, déjà installé en Bourgogne-Franche-Comté. La multinationale américaine possède un entrepôt à Sevrey, près de Chalon en Saône-et-Loire, depuis novembre 2012.

Amazon cherche à se développer en France, et le site de Fontaine possède bien des atouts selon Eric Véron, le directeur général de Vailog, interrogé en novembre 2019 par France Bleu Belfort-Montbéliard:

Le parc de Fontaine est très bien positionné pour servir l'Est de la France, le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse, (...) le plus à même de pouvoir accueillir les grandes structures que nous voulons développer. Nous sommes un groupe européen et nous croyons beaucoup dans des zones à vocation transfrontalières. On ne peut plus voir la distribution pays par pays.

Eric Véron, dirigeant de Vailog, sur France Bleu


D'après les élus locaux, la plate-forme logistique pourrait créer un millier d'emplois à Fontaine.


Qui porte un recours contre le projet ?


Les associations France nature environnement et Les Amis de la Terre ont déposé un recours commun contre le permis de construire le 24 juillet 2020. "Le centre de tri fait partie des 13 projets d’entrepôts d’Amazon, destinés à doubler, à terme, son activité en France. A ce titre, il va contribuer à l’explosion de l’empreinte carbone induite par l’importation d’1,3 milliard de produits supplémentaires par an, ainsi qu’à l’accélération des destructions d’emplois en cours dans le commerce non alimentaire. Ce projet est également une catastrophe pour l’artificialisation des terres", argumentent les associations dans un communiqué commun
 

Les Amis de la Terre attendent de l’Etat un refus de délivrer l’autorisation d’exploiter au projet, qui représente tout ce qu’il ne devrait plus être possible de faire : artificialisation d’une zone humide de 13 hectares, destruction d’espèces protégées, non respect de l’avis du Commissaire enquêteur, non respect du Schéma de Cohérence Territorial.

Louis Cofflard, avocat des Amis de la Terre


Gérard Groubatch, président de France Nature Environnement dans le Territoire de Belfort, nous explique par téléphone que le permis de construire a été accordé avant la publication du rapport sur l'impact environnemental, et que les mesures compensatoires ne sont pas signifiées.
Surtout, le militant écologiste dénonce la destruction d'une "prairie naturelle" et d'une "zone humide", avec "34 espèces recensées dont une dizaine en danger à l’échelle nationale"


Que répond Damien Meslot ?


Porteur du projet Vailog, Damien Meslot, président du Grand Belfort, rappelle que l'aéroparc est une "ancienne base militaire de l’OTAN", "on n'est pas tout à fait au milieu d’une forêt qui n’a jamais rien connu".
 

C’est normal que les associations de défense de l'environnement s’inquiètent. On va essayer de les rassurer.

Damien Meslot, président LR du Grand Belfort


Le maire Les Républicains, également président de l'agglomération, souhaite rencontrer les représentants de FNE et des Amis de la Terre pour "en discuter". "Si nos propositions sont insuffisantes, on va regarder pour améliorer la copie", promet celui qui se présente comme "un écologiste pragmatique" et rappelle qu'il a fait installer 90.000 panneaux solaires à Fontaine.

"Ce que je voudrais? c’est une négociation globale sur tout ce qui va s’installer sur l’Aéroparc dans les années qui viennent, prévient le maire. Il faudrait un accord qui nous évite d’aller au tribunal à chaque fois".


 
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