Reprise d'Alstom: General Electric propose un droit de veto à la France sur le nucléaire, Siemens promet 700 emplois à Belfort

Alors que l'Américain General Electric a dévoilé aujourd'hui son offre améliorée pour la reprise d'Alstom, qui prévoit notamment l'implantation en France de quatre sièges mondiaux, l'Allemand Siemens entend installer un nouveau centre de recherche à Belfort, avec 700 emplois à la clé/

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Jeff Immelt, patron de General Electric, a dévoilé aujourd'hui à Paris une nouvelle proposition censée renforcer son offre initiale de 12,35 milliards d'euros en cash pour les activités énergie d'Alstom : trois co-entreprises à parité (turbines à vapeur, réseaux et énergies renouvelables), et une cession au français de son activité de signalisation, selon un communiqué diffusé par l'Américain.

Le siège de quatre activités (réseaux, éolien en mer, hydro-électrique et turbines à vapeur) sera localisé en France, a en outre promis GE. Cette offre embellie court jusqu'au 23 juin.

GE, pour qui ce serait l'opération la plus grosse de son histoire, propose entre autres une alliance à 50-50 dans les turbines à vapeur. Mais, pour faire taire les inquiétudes de Paris sur le nucléaire - Alstom fournit à EDF les réacteurs de ses centrales - GE accorderait à l'Etat français un droit de veto dans le domaine de la sécurité et "des droits de gouvernance spécifiques".

"Cette alliance va renforcer la présence de la France dans le secteur de l'énergie, tout en consolidant l'activité transport d'Alstom", a commenté M. Immelt, qui a rencontré responsables politiques et syndicalistes à Paris dans la journée.

"Elle créera des emplois, permettra la mise en place de centres de décision mondiaux en France et fera perdurer le nom d'Alstom", a-t-il poursuivi, en écho aux préoccupations du gouvernement français qui a fait monter les enchères ces dernières semaines.

Une rencontre de l'Américain vendredi avec François Hollande a également été évoquée par deux sources proches des discussions, ce que l'Elysée n'a pas confirmé à ce stade.

Le retour du patron de GE à Paris, initialement attendu le 23 juin, pour l'expiration de l'offre du groupe américain, a été précipité par l'entrée en scène en début de semaine de Siemens et Mitsubishi Heavy Industries (MHI).

Le patron de Siemens rencontre les élus de Belfort

Le tandem germano-nippon a dévoilé lundi une offre combinant rachat partiel et alliances industrielles et s'emploie depuis à convaincre le gouvernement de sa supériorité.

L'offre Siemens/MHI prévoit un rachat par Siemens des turbines à gaz d'Alstom et, elle aussi, la création de trois co-entreprises entre le français et MHI, et
une prise de participation du japonais dans Alstom. Les engagements sur l'emploi (création de 1.000 postes et de 1.000 places d'apprentissage) sont proches de ceux faits par GE.

Reste aussi la question du sort des activités transport d'Alstom, son autre grand pôle qui chapeaute entre autres le TGV. Siemens a laissé entrevoir la constitution, une fois le volet énergie bouclé, d'une alliance franco-allemande dans ce domaine, qui répondrait à une volonté politique.

Reçu à l'Elysée dès mardi, le patron de Siemens, Joe Kaeser, devait à nouveau rencontrer ce jeudi Arnaud Montebourg à Bercy, puis les syndicats d'Alstom, a indiqué le ministère de l'Economie à l'AFP. Le patron de Siemens France se livrait ce jeudi à une opération séduction auprès des élus locaux de Belfort, fief d'Alstom.

"Le projet de Mitsubishi vise à créer 700 emplois à Belfort, sur les 1000 qui ont été annoncés", a détaillé Christophe de Maistre, en marge d'une visite de l'usine Siemens de Haguenau (Bas-Rhin), organisée à l'intention d'une délégation d'élus et de responsables politiques alsaciens et belfortains.

L'idée du groupe japonais est d'implanter sur le site Alstom de Belfort, dont la branche énergie ne fabrique aujourd'hui que des turbines à vapeur, un "centre de recherche et développement sur la technologie des turbines à gaz", a précisé M. de Maistre.

Un conseil d'administration d'Alstom devrait être convoqué lundi pour trancher, selon une source proche du dossier. 

Alstom emploie 18.000 personnes en France, dont 3000 en Franche-Comté, à Belfort et Ornans, sur un total de 90.000 dans le monde. (AFP)
"Qu'il soit américain, japonais ou martien, on n'en veut pas"
Les syndicats d'Alstom se montrent circonspects alors que le ballet des prétendants s'intensifie. "Qu'il soit américain, japonais ou martien, on n'en veut pas. Il ne s'agit pas de choisir entre tel ou tel prédateur", a déclaré Christian Garnier, délégué CGT d'Alstom.

"La meilleure solution est celle qui évitera le démantèlement du groupe Alstom", a pour sa part commenté mercredi FO Métaux dans un communiqué, réclamant l'entrée de l'Etat au capital d'Alstom.
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