Tour de France 2020 : "Tant que je peux continuer, je le ferai", Thibaut Pinot entend bien aller jusqu'à Paris

Le Haut-Saônois Thibaut Pinot est attendu samedi 20 septembre en Haute-Saône dans la montée de la Planche des Belles Filles à quelques kilomètres de chez lui. Interview, d'un Thibaut Pinot pas au mieux de sa forme après sa chute lors de la première étape. 

Une journée de repos. A six jours de l'arrivée sur les Champs-Elysées. Ce Tour 2020 reporté en raison de l'épidémie de coronavirus ne sera pas celui du Franc-Comtois.
Une lourde chute lors de la première étape, l'a mis à mal physiquement. Le leader de l'équipe Groupama-FDJ pointe actuellement à la 31e place du classement général à 1h01 du maillot jaune Primoz Roglic.

Sa commune de Haute-Saône, Melisey au pied des Vosges Saônoises espère bien voir le coureur en tout cas sur son vélo, lors du passage de la course. Lors de la journée de repos en Isère, Thibaut Pinot s'est prêté au jeu des questions réponses. 

Le coureur n'a plus d'espoir de gagner une étape. "Il y aura encore deux ou trois opportunités en dernière semaine et il faudra les saisir du mieux possible", estime Yvon Madiot, le directeur sportif de Groupama-FDJ.  Thibaut Pinot, se montre franchement pessimiste sur ses chances de retrouver le niveau nécessaire, lui qui rivalise avec les meilleurs grimpeurs du monde lorsqu'il est en pleine possession de ses moyens."A part un miracle, il y a très peu de chances que je pèse sur la course", a reconnu le Franc-Comtois qui croit davantage en son lieutenant Valentin Madouas, reconverti en électron libre.


Thibaut Pinot, l'interview

 

Où en êtes-vous physiquement et moralement ?

"Le moral, ça va, j'ai connu mieux, j'ai connu pire, je fais avec. Je suis toujours dans l'optique d'une amélioration même s'il y a très peu d'évolution en ce qui concerne le dos. J'ai une autonomie de trente minutes d'effort au max, où je peux tenir les meilleurs, après je suis vite limité. Je ne peux pas développer ce que je veux et je galère pas mal."


Envisagez-vous l'abandon ?

"A la base, le Tour de France est une aventure. J'étais le leader de l'équipe, je n'ai pas envie de laisser tomber les copains, l'équipe entière. Mon devoir est d'aller jusqu'à Paris. A part un miracle, il y a très peu de chances que je pèse sur la course. Mais le Tour est la seule course qu'on n'a pas le droit d'abandonner. Tant que je peux continuer, je le ferai."


Est-ce aussi pour échapper aux critiques ?

"C'est par fierté que je n'ai pas envie d'abandonner, de laisser tomber l'équipe. Il y a des jours où je suis l'un des plus mauvais du peloton. J'étais prévu pour être devant et je bataille pour faire partie du gruppetto. Mais il n'y a pas d'autre solution."


Passez-vous toujours autant de temps aux soins ?

"Avec mon kiné et mon ostéo on en est à peu près à trois heures par jour sur le Tour. J'ai très peu de temps libre à être tranquille dans ma chambre, ça pèse. Mais, sans eux, je n'aurais pas continué le Tour. Ce sont eux qui me maintiennent. Je ne m'attendais pas à ça. La première étape a été horrible à vivre et à partir de là, cela a été la galère. J'ai rarement eu des sensations aussi mauvaises, je force deux fois plus que je devrais. J'ai l'impression de faire deux étapes chaque jour."


Comment réagit l'équipe ?

"Le groupe reste soudé, l'ambiance est bonne. On a vraiment pris un coup sur la première étape et c'est dur de se refaire sur un Tour de France. On ne peut pas se reposer pour soigner les blessures. Ce n'est pas facile de passer d'un objectif à l'autre. On était formaté pour le classement général. Mais les mecs sont motivés. J'espère qu'en troisième semaine, on va aller chercher un bon résultat."


Auriez-vous pu lutter contre les premiers si vous aviez été en pleine possession de vos moyens ?

"Je ne sais pas trop. A mon niveau, je suis capable de jouer avec des coureurs comme Uran, Porte, Landa. Je suis largement capable d'être avec eux. Roglic et Pogacar sont plus forts, ça se peut. Avec ma condition, c'est sûr, j'aurais pu jouer le podium."

  
Vous avez déclaré dans les Pyrénées que ce Tour était "un tournant" dans votre carrière. Que vouliez-vous dire ?

"J'ai réagi peut-être à chaud. Je ne pense pas que ce soit le moment voulu pour en parler. Il y aura une réflexion à faire pour l'orientation à donner pour les prochains grands tours, on verra cet hiver."


Les tests de détection du Covid sont-ils une préoccupation supplémentaire ? Est-ce une angoisse ?

"Normalement non. On a fait des contrôles internes dans la semaine, tout le monde était négatif. On fait tout bien. Normalement il n'y a pas de souci. On n'y pense pas trop. J'espère qu'aucun coureur ne sera concerné, que l'on n'ait pas fait ce Tour de France vraiment difficile pour rien."
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