Trois ans après la mort de Jérôme Laronze, éleveur à Trivy en Saône-et-Loire, l'association Justice et vérité fondée par ses amis et sa famille, propose à ses soutiens de se recueillir sur place les 22 et 23 mai. Elle estime que le dossier s'enlise.
Jérôme Laronze, éleveur de 38 ans installé à Trivy en Saône-et-Loire, est mort en mai 2017, mortellement touché par les balles d'un gendarme. L'enquête sur les circonstances de son décès se poursuit depuis et a été élargie en mars 2019.
Un hommage et des questions
Comme elle l'a déjà fait en 2019, l'association Justice et vérité pour Jérôme Laronze organise un hommage à Trivy, au pied du ginkgo planté le 20 mai 2018 lors du premier hommage, samedi 23 mai et dimanche 24 mai. Elle propose à ceux qui le souhatent de déposer une fleur et de se recueillir.
Si cet hommage est prévu sur deux jours, c'est pour "respecter les règles de distanciation, puisque tout rassemblement de plus de dix personnes reste interdit", indique l'association.
Elle prévoit parallèlement une campagne d’affichage à Cluny et, plus tard, début 2021, la reprise des veillées mensuelles square de la Paix à Mâcon.
Ce troisième anniversaire est également l'occasion pour l'association faire un point sur l'instruction. Elle regrette : "un véritable enlisement du traitement de ce dossier, dont l’état d’urgence sanitaire et l’arrêt momentané des tribunaux ne peuvent être une explication suffisante.
Selon elle, les deux plaintes déposées "n’ont à ce jour donné lieu à aucune information auprès de la famille de Jérôme sur les suites données et actes accomplis, bien qu’elles soient jointes au dossier d’instruction depuis plus de 18 mois."
Contacté, le procureur Damien Savarzeix précise lui, que l'information judiciaire se poursuit.
Reportage : Alexandre Baudrand, Anthony Borlot
Avec :
Jean-Paul Ledu, ancien éleveur
Marie-Pierre Laronze, soeur de Jérôme Laronze
Rappel des faits
Le 11 mai 2017, lors d’un contrôle vétérinaire de son exploitation, Jérôme Laronze avait foncé avec son tracteur sur les forces de l'ordre qui accompagnaient les inspecteurs des services sanitaires, avant de prendre la fuite. Quand il a été retrouvé neuf jours plus tard, il était dans sa voiture.
Alors que deux gendarmes s'approchaient de lui, l'agriculteur de 37 ans a foncé sur eux.
Se sentant menacés, les deux hommes ont ouvert le feu à plusieurs reprises. L’un d’eux a touché l’agriculteur de trois balles mortelles. Il avait été mis en examen pour "violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner".