Victimes de l’amiante : pourquoi n’y a-t-il toujours pas de responsable ni de coupable ?

Chaque année, plus de 3 000 décès dus à l'amiante sont recensés. Un défilé a eu lieu à Paris vendredi 9 octobre 2015. Des centaines de personnes ont répondu à l'appel de l'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva). Des Bourguignons faisaient partie du cortège.


Pourquoi la Bourgogne est-elle concernée par le scandale de l’amiante ?

Entre 1 300 et 2 000 personnes (selon les sources) ont défilé à Paris pour rappeler que ce scandale sanitaire "n'a toujours ni responsable ni coupable". 

La Bourgogne a abrité notamment l’usine Eternit, située à Vitry-en-Charolais, en Saône-et-Loire. Eternit fut le premier producteur français d'amiante-ciment jusqu'à l'interdiction de l'amiante en 1997.
Ce matériau isolant cancérigène a aussi été utilisé à l’usine Saint-Gobain Isover et sur le site de Kodak à Chalon-sur-Saône. 

Dans la Nièvre, des cheminots qui travaillaient dans l'atelier de maintenance de Nevers ont eux-aussi été exposés à l'amiante durant leur carrière. C'est aussi le cas de salariés de l'entreprise ZF Masson, spécialisée dans la production de réducteurs pour la Marine et de disques de freins, dans l'Yonne.



Un procès pénal de l’amiante aura-t-il lieu en France ?

Le mot d'ordre de la manifestation de ce vendredi était "100 000 morts, zéro responsable, nous ne l'acceptons pas". Le défilé était dédié à l'un des fondateurs de l'Andeva, Jean Dalla Torre, qui a été emporté au mois de septembre par un mésothéliome, le cancer de l'amiante. Il avait été le premier en France à déposer une plainte contre X, en 1996, dans le dossier amiante. "C'est la 20e année d'instruction" et les victimes n'ont toujours "aucune certitude d'avoir un jour un procès" pénal, déplore Michel Parigot, vice-président de l'Andeva.

L'association nationale de défense des victimes de l'amiante refuse que les responsabilités dans le dossier de l'amiante soient cantonnées au niveau local. L’Andeva espère un grand procès.

Mais, cette perspective semble s'éloigner après la mise hors de cause en avril par la Cour de cassation de huit personnes, dont Martine Aubry, dans l'enquête sur l'empoisonnement de salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados. Cet arrêt est "le second scandale de l'amiante et consacre la faillite de l'institution judiciaire", a déclaré Michel Parigot devant une foule de manifestants venus de toute la France.
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