Ce jeudi 17 avril 2014, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Mâcon examine les premiers dossiers d'anciens salariés de Kodak ayant été exposés à l'amiante. C'est la première fois que le géant américain est mis en cause en Saône-et-Loire.
Plusieurs dizaines d'anciens salariés de la société Kodak à Chalon-sur-Saône se disent victimes de l'amiante. Ils y ont été exposés dans le cadre de leur travail pendant des années notamment dans le bâtiment n°9 de l'usine. Le Caper (Comité Action Prévenir et Réparer), l'association qui les défend, entend faire reconnaître par le juge la faute inexcusable de leur ex-employeur.
Cela signifierait que la justice affirme que Kodak n'a pas pris les mesures nécessaires pour éviter ou limiter l'exposition de ses salariés alors qu'elle avait conscience de la dangerosité de l'amiante ou qu'elle aurait dû l'avoir. De son côté, la Caisse primaire d'assurance-maladie a déjà reconnu que les maladies des personnes, qui se retournent aujourd'hui devant la justice, sont bien liées à leur activité professionnelle. Le tribunal des affaires de sécurité sociale a mis son jugement en délibéré le 19 juin.
Après le bras de fer contre Eternit, mené par des anciens de l'usine de Vitry-en-Charollais, puis celui engagé contre Saint-Gobain Isover par des anciens du site de Chalon, c'est au tour de Kodak d'être mis en accusation. Rappelons que l'amiante a été interdite, dès 1997, en France mais qu'elle est restée présente sur bon nombre de lieux de travail à travers l'Hexagone. Elle est la première cause de décès liée à l'activité professionnelle.