La série Entre parenthèses nous emmène à la rencontre de Bourguignons et de Franc-Comtois qui ont du adapter leur activité suite au confinement. Elle est réalisée par Tibo Pinsard, lui même confiné. Les 15 épisodes seront diffusés sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, à partir du 27 avril 2020.
Le monde de l’art connaît bien cette technique consistant à représenter une œuvre dans une œuvre similaire, comme la réalisation d’un tableau dans un tableau, d’un film dans un film, d'un récit dans un récit. Elle a pour nom "la mise en abyme".
Jusqu’à aujourd’hui, moment exceptionnel où la plupart d’entre nous est confinée chez lui suite à une pandémie, on ne connaissait pas encore la mise en abyme du confinement.
C’est chose faite avec le réalisateur Tibo Pinsard. Pour réaliser la série Entre Parenthèses, il est allé à la découverte de 15 personnes confinées chez elles, alors que lui-même devait travailler depuis chez lui. Il a réalisé une série de 15 films d’environ 2 minutes, chacun dédié à un personnage.
A partir du lundi 27 avril cette série inédite sera diffusée sur l’antenne de France 3 Bourgogne-Franche-Comté, tous les jours de la semaine, après les journaux télévisés régionaux. Les épisodes seront également disponibles sur nos réseaux sociaux : YouTube, Facebook et Instagram.
♦ "Avec Entre Parenthèses, j'ai souhaité parler du confinement de façon positive."
Avec Entre parenthèses, Tibo Pinsard n’a pas essayé de faire un journal du confinement comme il en existe actuellement sur les réseaux sociaux et dans les médias. Face à une situation exceptionnelle et dans un contexte plutôt anxiogène, il a souhaité parler du confinement de façon positive. Car, en dépit du fait de se retrouver chez soi, de ne plus pouvoir aller travailler, de parfois se retrouver au chômage, de devoir faire la classe à ses enfants tout en télé-travaillant…, le temps de cette parenthèse il est possible de réinventer son existence.
En effet, qu’ils habitent Dole, Dijon, Besançon, Auxerre, Le Creusot, tous ces Bourguignons et Franc-Comtois ont su faire preuve de créativité et d’ingéniosité pour continuer à pratiquer différemment ce qui leur tenait à cœur.
A Dole, Anaïs, photographe de mariages, essaie de saisir les ombres et reflets dans son appartement grâce à son appareil photo. Son chat est devenu un de ses sujets de prédilection et elle l’a transformé en véritable star. Au Creusot, en Saône-et-Loire, Chris le rugbyman, continue à s’entrainer malgré le confinement. Dans son jardin, des rondins de bois lui servent de cible pour améliorer sa technique. A Dijon, Gaëlle créatrice de mode, se met dans sa bulle et profite de ce moment pour laisser aller sa créativité. Elle en profite pour constituer des stocks en attendant l’après…
Pour Tibo Pinsard, ce moment est aussi l’occasion de réinventer la façon de faire ce qui le passionne : réaliser des films qu’ils soient longs ou courts. Car, comme pour un long métrage, chaque épisode de la série Entre parenthèses est un film à part entière, sans standardisation ni répétition. Selon les personnages l’approche filmique est différente.
J’essaie d’aborder chaque numéro de façon unique, car chacun des personnages est unique. C’est aussi pour cela que j’ai souhaité que chaque numéro ait une musique qui lui soit propre, une musique sur mesure. Tibo Pinsard
♦ " Confiné moi même, j'ai dû réinventer ma façon de travailler."
Pour trouver tous ses personnages, Tibo Pinsard a fait un véritable casting, à distance. Il a choisi des personnes aux activités très variées. Pour créer une certaine unité, il leur a donné quelques consignes pour filmer des images qui viendront dialoguer avec l’entretien qu’il a eu avec eux .
Au bout du compte, on aboutit à un véritable travail de réalisation malgré les contraintes du moment. Bien sûr ces images tournées par des amateurs, parfois avec un téléphone, d’autre fois avec une caméra, ne sont pas toujours de qualité professionnelle. Mais toutes nous révèlent une part d’intimité qui vient faire écho à la nôtre.
Avec ce travail, j’apprends des choses et cela me sort de mon confinement. Leurs histoires viennent résonner avec les nôtres. C’est pour cette raison que je réalise et écrit des documentaires, que je fais des films de fiction.
Confiné chez lui avec sa famille, dont deux enfants en bas âge, Tibo Pinsard s’est retrouvé sur un pied d’égalité avec les personnages de la série. Lui aussi a dû mettre en place une organisation particulière pour tout mener de front, écrire un projet, renoncer à filmer, travailler seul chez lui, interviewer à distance et s’occuper de ses enfants. Il espère rapidement pouvoir se rattraper et aller à leur rencontre, quand cela sera enfin possible.
Ce projet est ma bulle comme pour l’un des personnages de la série, Gaëlle la créatrice de mode. Cela me permet d’attendre. Dès que je peux dégager du temps je m’y consacre.
Et si l’histoire de Tibo Pinsard n’était autre que le 16 ème épisode de la série Entre parenthèses ? Celle d’un réalisateur confiné chez lui, obligé d’innover pour continuer à faire des films, avec des personnes confinées comme lui et pleines de créativité.
♦ Entre parenthèses : 15 personnages pour 15 épisodes
► 1-Anaïs, photographe de mariage, Dole (Jura)
D’ordinaire, Anaïs rencontre beaucoup de monde grâce à son travail. Quand elle photographie les mariages, elle entre dans la sphère privée de ses clients et les côtoie le temps de l’événement. Avec le confinement, tout cela est terminé. Elle se retrouve seule chez elle, avec son chat, mais ne renonce pas à la photo. Elle se promène dans son appartement à la recherche de ce qu’elle pourrait photographier. Ces nouvelles images manquent de gens, désormais c’est son chat, le compagnon de sa vie de confinée, qui a pris la place au centre de la photo.
► 2-Marine, comédienne amateur, Besançon (Doubs)
Marine est enseignante et comédienne amateur. A cause du confinement, cette passionnée de théâtre ne peut pas répéter avec les autres comédiens de sa troupe. Actuellement elle doit apprendre le texte de Berthold Brecht « Maître Puntila et son valet Matti ». C’est son compagnon qui la fait travailler sous le regard de sa petite fille de deux ans et demi. Cette histoire de maître, dur et sévère, qui devient doux et généreux quand il a bu lui fait penser au coronavirus qui a modifié le comportement des hommes politiques.
► 3-Chris, rugbyman semi professionnel, Le Creusot (Saône-et-Loire)
Le 17 mars 2020, comme tous les sportifs du pays, Chris a dû arrêter ses entrainements de rugby. Pour compenser et entretenir sa condition physique, il a continué à faire du jogging, de la musculation. Pour la technique, il a dû faire preuve d’inventivité. Il a installé des rondins de bois dans son jardin qui lui servent de cibles pour faire des passes. Un pis-aller, il espère bien reprendre l’entrainement sur un terrain de rugby dès le mois d’août, retrouver ses coéquipiers et partager avec eux le goût des titres et des exploits.
► 4- Joël, chef étoilé à Dole (Jura)
Avec le confinement, le restaurant de Joël est fermé et les 20 salariés sont en chômage partiel. Mais cela n’a pas arrêté Joël. Tout en parlant, il continue à cuisiner. Aujourd’hui il prépare des endives braisées à la bière du Jura, avec de la cannelle, du citron et de la viande de porc. De quoi nous mettre en appétit. Pour Joël, la cuisine ne peut pas se faire sans partage, sans créativité et bien sûr sans plaisir.
► 5- Thierry, bénévole associatif, Velars-sur-Ouche (Côte-d’Or)
Pour vivre au mieux sa vie de famille pendant le confinement, Thierry a eu besoin de moments d’évasion. Chaque jour, il en profite pour aller se balader. Seul dans la nature, c’est également pour lui un moyen de compenser la vie sociale qui lui manque. Il fait toujours le même parcours, observe la nature qui s’éveille jour après jour et l’entend presque.
► 6- Gaëlle, créatrice de mode, Dijon (Côte-d'Or)
Gaëlle profite du confinement pour s'installer dans "dans sa bulle" et remettre en cause certaines choses dans son travail pour aller de l'avant. Dans ce moment si particulier, sa créativité peut s'exprimer sans être dérangée. Sur sa table, un dé, des ciseaux ouvragés, du fil, des aiguilles... l'accompagnent dans ses dernières créations, des nœuds sur lesquelles elle se concentre. Pour supporter ce moment, elle se dit que tout est normal que bientôt elle va pouvoir retrouver toutes ses clientes.
► 7- Bilel créateur de contenus web, Chalon-sur-Saône ( Saône-et-Loire)
Bilel trouve son inspiration quand il est à l’extérieur. Pour créer, il a besoin d’aller boire un café à la terrasse d’un bar, sortir avec ses amis. Pour lui, son lieu de vie n’est pas un lieu de travail mais un endroit où il se repose. Avec le confinement il est bloqué à la maison et a dû inventer d’autres moyens pour trouver l’inspiration. Pour cela, il essaie de vivre comme s’il était dehors. Il se fait des cafés comme s’il allait au bar alors que d’ordinaire il ne boit jamais de café chez lui. Aujourd’hui, il produit des vidéos différentes, le fait d’être confiné a changé sa façon de travailler.
► 8- Maxime, gérant de cinéma, Joigny (Yonne)
Les cinémas ont fermés le 15 mars, 2 jours avant tout le reste du pays. Le confinement est difficile pour Maxime car il n’y a plus d’actualité et de calendrier cinématographique. L’excitation des nouvelles sorties de films lui manque. Chez lui, il puise dans ses collections de films VHS et continue à regarder des films. En attendant la réouverture des, il va régulièrement dans son cinéma pour maintenir le matériel en bon état de marche et être prêt le jour J.
►9- Claire, agent de voyages, Auxonne (Côte-d’Or)
D’habitude Claire fait au moins quatre voyages par an pour son travail, agent de voyages, et à titre personnel. Cette année avec le confinement les choses risquent d’être différentes. Elle aurait aimé pouvoir profiter du printemps à New-York, déambuler dans les rues ou sur le pont de Brooklyn, mais avec le confinement elle doit se contenter des trottoirs d’Auxonne. Ses déplacements les plus longs l’emmène jusqu’à la boucherie ou au supermarché.
10- Jade, étudiante en art, Dijon (Côte-d’Or)
Jade ne se plaint pas du confinement. Contrairement à ses amis seuls dans des studios,, elle est heureuse de pouvoir parler quand elle le souhaite avec ses colocataires. Etudiante en art elle a beaucoup travaillé autour de l’intime, dans l’espace domestique avec les membres de sa famille. Mais avec le confinement imposé, les choses sont plus compliquées car pour elle l’intérieur n’a un sens que lorsqu’on peut sortir. A méditer !
11- Colin, traducteur, Dijon (Côte d’Or)
Colin est né en Irlande et a passé une partie de sa vie aux Etats-Unis, en Angleterre et en France. Actuellement il est vit à Dijon avec sa famille. Le confinement et la crainte du coronavirus habite sa vie privée mais aussi sa vie professionnelle. Il est traducteur est la plupart des traductions qu’il fait sont liées au confinement et à l’éventuelle reprise des activités des entreprises pour lesquelles il travail. Mais cela n’empêche pas Colin de rester en contact avec les autres grâce à internet, qu’ils soient à l’autre bout du monde ou tout simplement à côté chez lui à Dijon.
12- Frédéric, passionné de voile, Auxerre (Yonne)
Pour continuer à assurer la garde alternée de ses é filles, Frédéric est confiné loin de chez lui, à Nancy, dans un appartement réservé à cet effet. Pour vivre le mieux possible ce confinement imposé, ce passionné de voile s’est appuyé sur son expérience de marin et s’est imposé une discipline pour cadencer ses journées. Malgré cela au bout de 15 jours il a souvent eu l’envie de pousser les murs et prendre le large.
13- Simon, artisan, Besançon (Doubs)
Simon est artisan et, jusqu’à la crise liée au Covid-19, il passait sa vie dans son entreprise. L’arrivée du confinement a changé sa Vie. Il se retrouve à la maison, a du temps pour s’occuper de ses enfants et de sa maison. Il trouve cela plutôt agréable même si l’inquiétude du manque d’entrée d’argent est là. A la fin du confinement Simon n’envisage pas de recommencer comme avant et d’une certaine manière passer à côté de sa vie. Désormais, il préfère sacrifier son chiffre d’affaire et avoir une vie moins stressante avec plus de temps pour lui et les siens.
14- Maude, fleuriste, Dijon (Côte-d’Or)
Au début du confinement, Maude a dû fermer sa boutique et vider ses stocks. . Les fleurs n’étaient pas considérées comme un produit de première nécessité. Depuis la mi-avril les choses ont un peu changé. Elle a pu recommencer à travailler en mettant en place un service de livraison et un « drive». Ce temps particulier correspond à une période particulière de la vie de Maude. Elle attend un enfant qui doit naitre mi-mai. Le confinement a été pour elle le moyen de se préparer à sa future maternité en continuant une activité sans trop de stress.
15- Aurélie, passionnée de Danse, Besançon (Doubs)
Aurélie est musicothérapeute et animatrice dans une maison de quartier. Des activités qui ne lui permettent pas de satisfaire sa passion : être suspendue dans les airs. Pour cela, depuis deux ans, elle pratique « la danse pole », une discipline qui mêle danse et acrobatie, grâce à une barre verticale. Le confinement empêche Aurélie de se rendre à ses cours. Pour ne pas perdre sa souplesse elle s’entraine chez elle. Heureusement grâce à internet, elle n’est pas seule et peut bénéficier de l’énergie du groupe pour continuer à progresser.