Les vendanges auront en moyenne deux semaines d'avance en raison d'une météo capricieuse. Et si la qualité sera au rendez-vous, la quantité devrait être en forte baisse notamment en raison du gel.
"On aura à peu près partout 15 jours d'avance"
"Les vendanges seront excessivement précoces dans tous les bassins de production, on aura à peu près partout 15 jours d'avance, même en Champagne", déclare Jérôme Despey, président du conseil spécialisé Vins de FranceAgriMer et secrétaire général de la FNSEA, principal syndicat agricole français.
Alors que dans les Pyrénées-Orientales, la récolte a commencé fin juillet avec quinze jours d'avance, les vendanges démarrent mercredi à Ramatuelle dans le Var, et en fin de semaine dans le Gard et le Vaucluse, une avance "inhabituelle", selon les professionnels de la région.
Le plus inquiétant pour Jérôme Despey est qu'il a "entre 20 et 30% de moins de récolte par rapport à l'année dernière" sur sa propre exploitation et "tout semble confirmer que nous allons faire les plus petites récoltes enregistrées depuis le début du siècle".
Ce phénomène est dû selon lui à une combinaison de facteurs : la chaleur précoce au printemps, auquel s'est ajouté le gel qui a eu une ampleur importante dans le Sud-Ouest en remontant sur la Loire et la façade est du pays, et un temps sec durant l'été dans le Sud qui a accéléré la maturité.
"Par contre, qualitativement, il n'y a pas de souci car il n'y a pas une maladie. On devrait avoir un millésime exceptionnel", assure-t-il.
La filière viticole veut rencontrer le ministre de l'Agriculture
Le président du conseil spécialisé Vins de FranceAgriMer reste cependant "inquiet devant la situation difficile que vont vivre les producteurs avec 30%, voire 80% de pertes pour ceux dont la production a été gelée. Il va y avoir des pertes de chiffres d'affaires à l'hectare conséquentes, et même si le prix du vin doit augmenter, cela ne compensera pas la perte de production".
Le syndicaliste en appelle donc au ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, "pour que des mesures de trésorerie avec dégrèvements de taxes sur le foncier non bâti, de prises en charge de cotisations sociales puissent être mises en place" afin "qu'on puisse accompagner certains qui pourraient être « impactés » par cette baisse potentiel de production, je pense notamment aux plus jeunes".
La FNSEA a également demandé au ministre de recevoir l'ensemble de la filière viticole à la fin du mois.