Violences sexuelles : #PayeTaPlainte épingle les commissariats de Dijon et Besançon

Des collectifs ont recueilli les témoignages de victimes illustrant la mauvaise prise en charge des violences sexuelles par les forces de l'ordre. Les commissariats de Dijon et Besançon sont pointés du doigt. À la DDSP du Doubs, on parle de "désinformation". 

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Le collectif féministe créé par la militante Caroline De Hass "Groupe F" et le blog "Paye ta police" ont lancé début mars un appel à témoignages sur les réseaux sociaux via le hashtag #PayeTaPlainte. Leur but : récolter un maximum de témoignages de femmes victimes de violences, qui ont fait la démarche de se présenter dans un commissariat ou en gendarmerie pour porter plainte. Grâce aux témoignages de 500 femmes, une carte interactive rassemble les bons et les mauvais élèves, dans tous les départements de France.

"Au moment où les témoignages de violences se sont multipliés sur les réseaux sociaux autour de #MeToo, des voix se sont élevées pour expliquer que « la justice ne se rend pas sur les réseaux sociaux », « il faut aller porter plainte ». Problème, de nombreuses femmes ont témoigné à cette époque qu’aller porter plainte, ce n’était pas si facile que ça" explique le collectif Groupe F sur son site internet

"Début mars, le Groupe F et Paye ta Police ont lancé un appel à témoignages, garantissant l’anonymat des participant.e.s. La personne, victime ou témoin, indiquait le lieu et la date. En quelques lignes, elle résumait la façon dont les forces de l’ordre l’avaient accueillie" détaille le collectif féministe.

Sur la carte ci-dessous ont été rassemblés les témoignages des 500 victimes. L'Hôtel de Police de Dijon et le Commissariat de Besançon apparaissent en rouge.

► À Besançon, le collectif a récolté trois histoires de femmes qui dénoncent : "Moqueries, propos sexistes, culpabilisation de la victime, refus ou découragement de porter plainte, remise en question de la gravité des faits, solidarité avec l'agresseur, méconnaissance du rôle de la police, homophobie, transphobie, racisme ou propos discriminants sur le handicap". 

► À Dijon, 4 témoignages parlent de "culpabilisation de la victime - refus ou découragement de porter plainte et remise en question de la gravité des faits".

 

Le commissariat de Besançon dénonce une "désinformation"


"Nous avons eu écho de cette carte, mais c'est une véritable folie. C'est tout bonnement de la désinformation. À Besançon, nous n'avons jamais eu de signalement concernant ces trois témoignages. Trois témoignages sur 500 alors qu'on a une population de 150 000... Nous sommes en train d'effectuer des vérifications, mais je pense qu'on en veut tout simplement aux services de police. En plus, à Besançon, nous avons essentiellement du personnel féminin pour les dépôts de plainte" nous a expliqué Benoit Desfert, commissaire et directeur général de la sécurité publique du Doubs.

À noter que le commissariat de Beaune et la gendarmerie de Valdahon apparaissent en vert. Deux femmes victimes de violences ont souligné la bienveillance des équipes sur place, lors de leur dépôt de plainte. 
 

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